Difficile d'estimer la durée d'un voyage !

Lors d'un voyage vers une destination inconnue, le trajet aller nous paraît généralement plus long que le retour. Nous sommes alors victimes d'une distorsion de la perception temporelle.Il n'est pas rare qu'un voyage vers une nouvelle destination nous paraisse plus long à l'aller qu'au retour. Pour justifier cette impression, nous avons alors tendance à penser que nous nous sommes sans doute un peu perdu à l'aller et donc que nous nous sommes rallongés. Nous avons également tendance à penser à un trafic routier plus important à l'aller qu'au retour.
Mais après maintes vérifications, nous constatons qu'en réalité nous avons mis autant de temps pour les deux trajets !

En fait, cette impression résulte d'une distorsion de notre perception temporelle, notamment lors du trajet aller. Celle-ci s'explique par deux facteurs principaux : d'une part, un optimisme temporel et d'autre part, des émotions plus intenses.


Comment se caractérise l'optimisme temporel ?

Nous avons naturellement tendance à sous-estimer le temps que prendra une tâche inconnue. Aussi, cet optimisme temporel pose souvent des difficultés pour planifier des évènements. Par exemple, lorsque nous nous rendons à un endroit pour la première fois, nous sommes souvent étonnés d'avoir mis plus de temps que prévu. De fait, cette différence entre le temps estimé et le temps réellement mis pour nous rendre à destination nous donne l'impression que le trajet a été plus long.

Mais cet optimisme temporel s'observe également dans bien d'autres domaines et les conséquences sont souvent plus problématiques. C'est le cas, par exemple, dans les travaux publiques où la planification de projets urbains est souvent sous-estimée, ce qui engendre des retards importants.


Comment les émotions influent sur l'estimation de la durée d'un trajet ?

Les émotions que nous éprouvons au cours d'un voyage jouent un rôle important dans l'estimation de la durée du trajet. En effet, à l'aller, nous sommes généralement excités et joyeux. De plus, nous vivons des expériences nouvelles et imprévues (nous découvrons de nouveaux paysages, nous parcourons des petits villages de campagnes, etc.). Et ces expériences émotionnelles intenses s'ancrent davantage dans notre mémoire.

Or, lorsque nous estimons a posteriori la durée du trajet à l'aller, nous nous basons sur les événements ancrés dans notre mémoire. Et plus ceux-ci sont nombreux, plus le chemin nous paraît long.
Au contraire, sur le chemin du retour, nous sommes généralement beaucoup moins enthousiastes et le paysage nous paraît plus familier. De fait, nous stockons moins d'événements en mémoire. Le trajet nous paraît alors plus court.


Inspiré des travaux d'Isabell Winkler, de Niels van de Ven, de Richard Block et de Marjorie Reed.

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