Le syndrome de l'imposteur : ses caractéristiques et son évolution

Certaines personnes, souvent brillantes, sont persuadées qu'elles ne méritent pas leurs succès, malgré les efforts qu'elles ont fournis pour réussir. Ainsi, elles vivent en permanence avec ce sentiment de duperie et craignent sans cesse que quelqu'un découvre leur présumée imposture. Ces individus souffrent du syndrome de l'imposteur.


Quelles sont les caractéristiques de ce syndrome?

Ce syndrome se caractérise principalement par une mauvaise attribution pour expliquer les événements positifs. Plus précisément, les personnes atteintes de ce trouble tendent à adopter un style d'attribution externe pour les situations positives. Par exemple, elles attribuent leur réussite à la chance, à leurs relations, à des concours de circonstances indépendants de leur volonté, etc... et non à leurs propres capacités.
Aussi, d'autres caractéristiques psychiques viennent s'ajouter à ce défaut d'attribution:

D'ailleurs, ce manque d'estime de soi joue un rôle important dans le sentiment d'imposture que ressentent ces personnes car il suscite une tendance à surestimer les capacités des autres et à dévaluer leurs propres aptitudes. D'où l'incompréhension de leurs résultats souvent supérieurs à la moyenne.


Ce trouble risque-t-il de s'aggraver avec le temps?

Une personne atteinte du syndrome de l'imposteur risque de se placer dans un cercle vicieux en raison de sa faible estime de soi et de son défaut d'attribution.Les stratégies qu'appliquent les individus souffrant du trouble de l'imposteur pour ne pas être démasqués risquent effectivement de renforcer leur sentiment d'usurpateur et un cercle vicieux risque de s’installer. Plus précisément, pour dissimuler leur "escroquerie", ces personnes mettent en œuvre l'une ou l'autre de deux stratégies : en faire trop (stratégie overdoing) ou pas assez (stratégie underdoing).

Par exemple, en situation d'examen, la personne qui emploie la stratégie overdoing se prépare très en avance et de façon intensive, ce qui augmente sa probabilité de succès. Or, elle attribue ensuite ses excellents résultats seulement à l'effort qu'elle a fourni et en aucune façon à son potentiel. Sachant qu'elle ne pourra pas fournir un tel effort à chaque fois, sa crainte de ne pas pouvoir réussir toujours aussi bien et donc de ne pas être à la hauteur de ce qu'on attend d'elle va augmenter.

En revanche, l'individu qui applique la stratégie underdoing, se prépare trop tard et très peu à l'examen. Cela permet de se protéger en cas d'échec en se disant qu'il aurait pu réussir s'il avait travaillé davantage. Mais lorsque le succès est tout de même au rendez-vous, il va l'attribuer à la chance plutôt qu'à son potentiel et va envisager l'avenir avec inquiétude et incertitude.

L'une ou l'autre de ces stratégies va placer la personne dans une cercle vicieux, renforçant sans cesse l'anxiété et le sentiment d'imposture.


Inspiré des travaux de Brigit Spinath.

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