La spirale infernale du surendettement compulsif

Le surendettement compulsif est un trouble mental qui se caractérise par une incapacité à contrôler ses achats et maîtriser son budget.Le surendettement est le plus souvent causé par des accidents de la vie tels qu'un licenciement, un divorce, une maladie ou un accident. Mais il arrive aussi parfois qu'une situation de surendettement soit liée à des comportements de consommation inappropriés, c'est-à-dire de personnes vivant au-dessus de leur moyen, à crédit. On parle alors de surendettement compulsif.

Non seulement le surendettement place la personne dans une situation économique particulièrement difficile, mais il favorise également l'apparition de certaines pathologies mentales, notamment la dépression, les idées suicidaires et la dépendance à l'alcool ou aux médicaments. Plus précisément, l'endettement multiplierait par deux le risque de dépression, de psychose et d'alcoolisme, et par quatre l'addiction aux médicaments.


Quelles sont les causes du surendettement compulsif ?

Le surendettement compulsif s'explique avant tout par l'organisation de notre société de consommation qui incite à acheter, à contracter des crédits à la consommation, à utiliser des paiements électroniques (cartes bleues, achats en ligne...) qui donnent à l'argent un caractère abstrait.
Mais certains facteurs psychologiques jouent également un rôle important dans le processus de surendettement. Généralement, les surendettés ont une vision moins négative de la dette que les non-endettés. Ils présentent également des difficultés à s'auto-contrôler et semblent plus enclins à prendre des risques et à effectuer des achats compulsifs.

Par ailleurs, on peut identifier quatre principales phases qui mènent au surendettement compulsif :

  1. La phase d'amorce : L'individu à la sensation d'être pauvre et d'avoir été privé durant son enfance. Il a une image positive du crédit car il se sent exister socialement grâce à l'argent et aux symboles de réussite qu'il peut s'offrir. Il se sent également digne de confiance car pour lui, si on lui prête de l'argent c'est qu'on estime qu'il est capable de rembourser.

  2. La phase d'accélération : L'individu est optimiste et ne se rend pas compte des risques liés aux emprunts. Il achète sans compter et commence à ne plus pouvoir payer certaines factures. Il commence également à emprunter de l'argent à ses proches.

  3. La phase critique : L'individu se sent invulnérable et reste très optimiste. Il nie ses responsabilités et critique la société et les banquiers. Il cache de plus en plus de choses à son entourage et réalise toutes ses dépenses à crédit. Il emprunte de plus en plus pour rembourser ses dettes.

  4. Le surendettement compulsif : L'individu a peur et se replie sur lui-même. Il n'a plus confiance en lui et se sent coupable. Il commence à avoir des idées suicidaires, tout en pensant que ce qui lui arrive est injuste.

Comment sortir de cette spirale du surendettement compulsif ?

Pour stopper cette spirale infernale du surendettement compulsif, une approche à la fois psychosociale et psychofinancère est souhaitable. C'est-à-dire d'une part, traiter les symptômes anxieux, dépressifs, addictifs, le manque de reconnaissance sociale, le problème identitaire, etc. ; et d'autre part, éduquer financièrement le surendetté compulsif pour qu'il puisse retrouver des repères et le contrôle de son budget en priorisant les dépenses. Aussi, certaines associations comme les Débiteurs Anonymes peuvent être d'une grande aide.

Plus précisément, on peut identifier trois grandes phases de rémission :

  1. La phase critique : L'individu reconnaît ses problèmes et a désormais peur des crédits. Il commence à reconnaître ses responsabilités mais reste isolé. Il ajuste son budget, ne contracte plus de nouveaux crédits et a l'impression de se priver.

  2. La phase de rétablissement : L'individu informe son entourage de sa situation financière. Il analyse les difficultés et accepte les changements à effectuer. Il reprend confiance en lui.

  3. La phase de renforcement : L'individu accepte sa nouvelle situation. Son budget est désormais équilibré et il ne prend plus de crédit. Il a moins peur et retrouve confiance en lui et en l'avenir.

Inspiré des travaux de Grégory Michel, de Vanessa Oltra, de Gérard Duhaime et de Rachel Jenkins.

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