Sommeil et obésité : quel rapport ?

Un manque de sommeil favorise la prise de poids.L'obésité est devenue un problème majeur dans nos sociétés modernes. La malbouffe est généralement pointée du doigt pour expliquer ce phénomène. Or, s'il est vrai que la mauvaise alimentation est sans doute la cause principale de l'obésité, d'autres facteurs, notamment le manque de sommeil, semblent également y contribuer.

D'ailleurs, les études mettent en évidence une corrélation forte entre l'évolution du nombre de personnes en surpoids, voire en situation d'obésité, et la diminution du temps de sommeil moyen dans les pays industrialisés. Car dans ces pays, depuis le milieu du XXème siècle, le temps passé à dormir a diminué de deux heures !


La fatigue favoriserait donc la prise de poids ?

Le manque de sommeil a des répercussions sur le taux de certaines hormones impliquées dans la sensation de faim, mais aussi sur l'activité physique. D'ailleurs, il suffit d'une ou deux nuits successives trop courtes (4 à 5 heures seulement) pour observer les premiers effets, à savoir :

  • Une chute du taux de leptine. Il s'agit d'une hormone anorexigène, c'est-à-dire qu'elle diminue la sensation de faim. Une seule nuit trop courte la fait déjà chuter de 20% !
  • Une augmentation de la concentration de ghréline. Il s'agit d'une hormone gastrique qui stimule l'appétit. Son taux augmente de 30% dès la première nuit écourtée !
  • Un excès d'endocannabinoïdes. Cette substance chimique nous incite à dévorer des aliments caloriques, c'est-à-dire qu'elle nous pousse à grignoter des gâteaux, des chips, etc...
  • Une réduction de l'activité physique. Celle-ci diminue déjà de 13% après avoir dormi insuffisamment durant seulement deux nuits !

Ainsi, ces effets sur notre alimentation et notre activité physique apparaissent après seulement une ou deux nuits trop courtes. On imagine alors les dégâts que peuvent causer un manque de sommeil chronique !


Mieux vaut donc bien dormir si l'on veut maigrir ?

Pour perdre du poids, il est effectivement préférable de s'accorder de bonnes nuits de sommeil. D'ailleurs, une étude a montré que des personnes en surpoids qui suivaient un programme d'amaigrissement de deux mois et qui ne dormaient que cinq heures par nuit perdaient deux fois moins de masse grasse que les participants qui suivaient ce même programme mais qui dormaient plus de sept heures par nuit. En effet, une réduction de la période de sommeil profond tend à favoriser le stockage des graisses.
Sans compter que ces personnes aux nuits trop courtes perdaient davantage de masse musculaire.

Ainsi, pour éviter les fringales, éliminer les graisses et être plus actif, rien de tel qu'une bonne nuit de sommeil !


Inspiré des travaux de Manfred Hallschmid, de Karen Spiegel, d'Eve van Cauter, d'Erin Hanlon, de Sebastian Schid et d'Arlet Nedeltcheva.

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