Anxiété, stress : quel impact sur nos décisions ?

On sait depuis longtemps qu'à petite dose, le stress favorise la prise de décision. En effet, il stimule les systèmes neuronaux de l'attention et nous permet alors de mieux percevoir les détails d'une situation. En revanche, à haute dose, le stress devient délétère, pouvant même aller jusqu'à altérer la lucidité d'une personne pendant plusieurs jours.

D'ailleurs, le stress ne semble pas le seul facteur susceptible de perturber la prise de décision. En effet, d'autres troubles psychiques comme la dépression ou l'anxiété semblent également compromettre notre capacité à choisir. Or, ces troubles sont relativement fréquents dans la population. En effet, une personne sur quatre connaît dans sa vie une période d'anxiété pathologique ou de dépression suffisamment grave pour altérer sa capacité décisionnelle. C'est pourquoi il est important de mieux connaître les mécanismes neuronaux en jeu lors d'une prise de décision.


Comment se déroule le processus décisionnel ?

Lorsque nous prenons une décision, différentes structures cérébrales s'activent pour que l'on puisse évaluer les pertes liées à un choix, mais aussi estimer l'incertitude liée à la décision.
Le stress et l'anxiété perturbent l'activité des régions du cerveau impliquées dans la prise de décision, à savoir : l'amygdale, l'insula et le cortex préfrontal.Il s'agit notamment de :

  • L'amygdale et l'insula : ce sont les centres de la peur. Elles exercent un effet inhibiteur sur la décision.

  • Le cortex préfrontal : il régule l'action de l'amygdale et de l'insula et nous permet ainsi de ne pas rester paralyser.

Or, en cas de stress ou d'anxiété intense, le cortex préfrontal ne parvient plus à réguler correctement l'amygdale. Il en résulte un impact sur notre capacité à prendre des décisions.


Cet impact est-il le même pour l'anxiété et pour le stress ?

Si le stress et l'anxiété ont tous deux une incidence sur la prise de décision, les conséquences ne sont pas tout à fait analogues :

  • En ce qui concerne le stress, il tend à réduire notre capacité à évaluer les conséquences d'un acte. Ainsi, une personne particulièrement stressée aura tendance à sous-estimer les risques, ce qui peut de la conduire à faire des choix dangereux.

  • En ce qui concerne l'anxiété, elle tend à nous paralyser. Plus précisément, un individu anxieux ne parviendra pas à tirer des leçons de ses erreurs ou de ses réussites. Il abordera alors chaque décision comme si c'était la première fois qu'il était confronté à ce type de choix et aura tendance à éviter les risques pour ne pas accentuer son anxiété.

Heureusement, il est possible d'atténuer ces dysfonctionnements grâce à des médicaments contre l'anxiété ou à une psychothérapie.


Inspiré des travaux de Jensok Kim, d'Elizabeth Phelps, de Yuko Munakata et de Daniela Ovadia.

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