Personnalité borderline : un lien avec un stress post-traumatique ?

Le trouble de la personnalité borderline se caractérise par des émotions intenses et instables qui dégradent les relations avec autrui et l'image de soi. Malgré tout, ces individus sont capables de conserver une apparence tout à fait normale.
Aussi, cette pathologie a longtemps été stigmatisée, même par les professionnels de la santé qui considéraient souvent leurs patients comme des manipulateurs résistants à tout traitement. De fait, ces cliniciens avaient tendance à adopter une attitude paternaliste, condescendante, voire hostile envers leurs patients.

Aujourd'hui, le trouble de la personnalité borderline est mieux connu et donc mieux pris en charge. Cependant, quelques points restent encore confus, notamment sur l'origine de cette pathologie.


Que sait-on sur les causes du trouble de la personnalité borderline ?

Des études récentes ont montré que des facteurs de stress environnementaux augmentent le risque de développer un trouble de la personnalité borderline.  Plus précisément, 30 à 80% des personnes borderlines présenteraient également les critères diagnostiques d'un trouble lié à un traumatisme. Il s'agit aussi bien de traumatismes lourds comme des abus sexuels au cours de l'enfance, que de traumatismes moins sévères comme la négligence, l'intimidation ou la violence parentale

D'ailleurs, le chevauchement entre le diagnostic du trouble complexe de stress post-traumatique (TSPT) et celui du trouble borderline est si important qu'il commence à poser problème aux professionnels de la santé. Au point que certains spécialistes considèrent désormais ces deux pathologies comme un seul et même trouble.


Le trouble borderline ne serait donc pas un trouble de la personnalité ?

Le système limbique du cerveau d'une personne souffrant d'un trouble borderline présente les mêmes lésions que celui d'un individu ayant subi un lourd traumatisme.On sait désormais que le cerveau des patients bordelines présente des lésions au niveau du système limbique (une région cérébrale impliquée dans la gestion des émotions et la compréhension d'autrui).
Or, ce sont les mêmes altérations que celles observées dans le cerveau de patients ayant subi de graves traumatismes. Ainsi, ce chevauchement neurobiologique entre le trouble borderline et le TSPT rend la distinction de ces deux maladies encore plus difficile.

Il est donc très probable que le trouble borderline résulte effectivement d'une réaction à un traumatisme ou à un stress chronique. De fait, on serait tenté d'en déduire que ce n'est pas une maladie inhérente à la personnalité, mais plutôt une réaction à un stress environnemental.
Toutefois, tout n'est pas aussi simple. En effet, l'implication d'autres facteurs dans le développement du trouble borderline ont également été mis en évidence. C'est notamment le cas du facteur génétique qui n'est donc pas un facteur externe.
Finalement, on peut supposer que les causes du trouble borderline sont à la fois biologiques et environnementales.


Inspiré des travaux de Diana Kwon, de Martin Bohus, de John Gunderson, de Judith Herman, d'Andreas Maercker, de Martin Teicher, de Christian Schmahl et de Lois Choi-Kain.

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