Penser ou faire l'inverse de ce que l'on souhaite...

Lorsque nous sommes stressés, distraits ou surmenés, nous sommes souvent victimes d'erreur ironiques, c'est-à-dire d'erreurs consistant à penser ou à faire l'inverse de ce que l'on souhaite.Qui ne s'est jamais retrouvé à penser ou à faire quelque chose qu'il voulait pourtant éviter à tout prix ? C'est le cas, par exemple, lorsque l'on souhaite dormir mais qu'on n'y arrive pas, ou plutôt qu'on y parvient seulement une fois que l'obsession du sommeil ait fini par se dissiper. Ou encore, lorsqu'on essaie vainement de se rappeler un nom oublié et qui revient à l'esprit seulement une fois qu'on arrête de chercher.

Ainsi, à trop vouloir éloigner une pensée nous nous focalisons dessus. Il en est de même pour le comportement : à trop vouloir éviter ou redouter un comportement, nous finissons par l'adopter !


Comment expliquer ce phénomène ?

Lorsque nous forçons notre volonté à réaliser quelque chose mais que nous redoutons de ne pas y parvenir, nous finissons donc par faire le contraire de ce que nous voulons. Aussi, une théorie a été élaborée pour tenter d'expliquer ce phénomène. Il s'agit de la théorie des processus ironiques de contrôle mental.
Selon cette théorie, plus nous voulons adopter un comportement ou bannir une pensée, moins nous y arrivons. Aussi, ce manque de contrôle sur nos actions et nos pensées résulterait d'un manque de disponibilité mentale.

Ainsi, si nous sommes distraits, stressés, pressés ou surmenés, nous sommes alors plus enclins à ces erreurs ironiques qui nous conduisent à faire l'inverse de ce que nous voulons faire. Par exemple, au lieu de se relaxer comme espéré, on se sent au contraire anxieux. De même, au lieu d'éviter de penser à manger alors qu'on suit un régime, on y songe sans cesse.


Y a-t-il un moyen d'éviter ces processus ironiques ?

Pour contrôler nos actions souhaitées, plusieurs processus cognitifs entrent en jeu :

  • Un processus opérationnel et intentionnel : Il vise à chercher l'effet désiré.
  • Un processus de contrôle : Il vérifie que ce qui a été décidé va effectivement permettre d'atteindre le but visé.
  • Un processus de vérification : Il s'assure que le but a bien été atteint.

Or, dans le cas d'une erreur ironique, ces processus internes sont perturbés, notamment en raison d'un manque de disponibilité cognitive. Plus précisément, nous nous focalisons sur l'action ou la pensée à éviter jusqu'à l'épuisement (temporaire) de nos ressources cognitives. Cela nous conduit à nous mépriser sur nos intentions, de sorte que la pensée ou l'action à éviter devient brièvement le but à atteindre.

La seule solution est alors de lâcher prise et d'alléger notre charge mentale en se relaxant, en respirant à fond, en écoutant de la musique, en déléguant...


Inspiré des travaux de Sylvie Chokron, de Daniel Wegner, de David Schneider, de Samuel Carter, de Teri White et de Sophia Zanakos.

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