La croissance post-traumatique : quand l'adversité nous rend plus forts
La majorité des gens vivent au moins un événement traumatisant au cours de leur vie (une catastrophe naturelle, le décès d'un être cher, une maladie chronique, une agression sexuelle...). Pourtant, la plupart ne développent pas de stress post-traumatique.
Cela montre à quel point la résilience humaine est particulièrement efficace. D'ailleurs, elle est si efficace qu'elle aboutie le plus souvent à un changement psychologique positif avec l'impression d'avoir grandi intérieurement. On parle alors de croissance post-traumatique.
Ainsi, la confrontation à des événements de vie difficiles peut apporter de réels bénéfices psychologiques.
Quels sont précisément les bénéfices susceptibles d'être apportés par l'adversité ?
Surmonter un événement particulièrement difficile peut apporter divers bénéfices psychologiques, dont voici les principaux :
- L'impression de mieux apprécier la vie.
- Le renforcement des relations avec ses proches.
- Le développement de la compassion et de l'altruisme.
- La découverte de nouvelles possibilités ou d'un but dans la vie.
- Une meilleure connaissance et une utilisation plus judicieuse de ses forces personnelles.
- Un développement spirituel ou un questionnement existentiel plus profond et plus enrichissant.
- Une augmentation de la créativité.
Ces bénéfices sont en fait l'aboutissement d'une rumination mentale relative à l'événement traumatisant.
Comment se caractérise cette rumination mentale ?
Nous sommes enclins à croire que le monde est, dans une certaine mesure, bienveillant et contrôlable. Or, lorsque survient un événement traumatisant, cette croyance vole en éclat, provoquant alors un véritable séisme psychologique. Et c'est précisément ce séisme psychologique qui permet une restructuration en profondeur de la personnalité.
En effet, notre propension à explorer nos pensées et nos sentiments nous incite à chercher activement des informations dans des situations confuses, et à les analyser afin de leur donner un sens et de parvenir à une vision plus nuancée de la réalité.
Cependant, ce processus n'est pas de tout repos. Il est même assez douloureux. En effet, au début il s’apparente à une rumination mentale, c'est-à-dire à des pensées automatiques, intrusives et répétitives, accompagnées d'émotions négatives. Mais avec le temps, la réflexion se structure et devient plus délibérée.
Ainsi, nous digérons l'événement traumatique en démolissant nos anciens systèmes de croyances et en créant de nouvelles structures de sens et d'identité.
Inspiré des travaux de Scott Barry Kaufman, de Richard Tedeschi et de Lawrence Calhoun.