Rire pour rassurer...

Le rire joue le rôle d'un signal rassurant, facile à reconnaître et à transmettre au sein d'un groupe.Nous avons facilement tendance à associer le rire à l'humour. Pourtant, ces deux types d'expression n'ont pas grand chose en commun. En effet, nous pouvons très bien rire par politesse dans une conversation banale qui n'a rien d'amusant.
Néanmoins, nous avons beaucoup plus de chance de rire lorsque nous sommes en présence d'autres personnes que lorsque nous sommes seuls, et ce indépendamment des propos qui sont tenus ou des événements en cours.

Ainsi, le rire aurait une composante sociale. D'ailleurs, le caractère particulièrement contagieux du rire en fait un signal de communication très performant.


Le rire jouerait donc un rôle dans la communication ?

Le rire se déclenche prioritairement lorsqu'une situation incongrue est résolue. Ainsi, c'est lorsque nous comprenons que quelque chose qui paraissait inquiétant ou mystérieux a priori ne l'est pas que nous avons tendance à nous esclaffer. D'ailleurs, ce comportement est également observé chez les jeunes primates lorsqu'ils jouent. En effet, ils produisent un halètement particulier pour signaler aux autres que "tout va bien" et que "c'est pour de faux".

Ainsi, le rire trouverait peut-être son origine dans ce comportement simiesque qui sert de signal sécurisant, facilement reconnaissable et susceptible de se propager rapidement d'un individu à l'autre.
Aussi, comme chez les singes, les humains adopteraient ce comportement social pour indiquer un contexte inoffensif, ou du moins une réinterprétation positive d'éléments incertains. De fait, la détection et la diffusion de l'hilarité permettrait à un groupe de se sentir en sécurité. La contagiosité du rire serait donc une adaptation fonctionnelle.


La contagion du rire n'a donc rien d'inquiétant ?

Le rire a tendance à se propager de façon incontrôlée et irrationnelle, ce qui peut en faire un phénomène inquiétant, notamment lorsqu'il touche des foules. Néanmoins, sa transmission authentique et spontanée est généralement de courte durée. En effet, si un phénomène hilarant se répète, les rires qu'ils provoque diminuent rapidement et finissent par déclencher un désagréable sentiment de gêne.
De même, les "rires jaunes" ou les "rires nerveux" qui se déclenchent dans des contextes inappropriés peuvent paraître indécents, voire choquants. Mais là encore, il s'agit d'un réflexe naturel qui se manifeste justement lorsque le caractère inquiétant d'une situation n'est pas encore dissipé.

Finalement, ce n'est pas la contagion du rire qui serait inquiétante, mais au contraire une absence de propagation. D'ailleurs, une étude récente a montré que les jeunes garçons présentant des tendances psychopathiques ne sont pas sujets à la contagion du rire.


Inspiré des travaux de Sebastian Dieguez, de Robert Provine, de Christian Hempelmann et d'Elizabeth O'Nions.

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