Quand manger devient une addiction...

Devenir addict à la nourriture est le risque qu'encourent de nombreuses personnes qui gèrent leurs émotions en mangeant.Autrefois, la nourriture n'était pas aussi accessible qu'aujourd'hui. En effet, désormais, dans quasiment tous les pays industrialisés, la plupart des gens ont accès à une nourriture abondante, le plus souvent riche en graisse et en sucre.
Or, bien que l'éradication des risques de famine soit un net progrès pour notre société, cette nourriture disponible en grande quantité augmente considérablement le risque d'utiliser les aliments, non plus pour se nourrir, mais pour réguler ses émotions. On parle alors d'alimentation émotionnelle.

Par exemple, lorsque nous sommes tristes ou stressés, avaler machinalement du chocolat ou des chips peut être momentanément réconfortant. Mais le risque de banaliser ce comportement pour gérer ses émotions est grand, et un phénomène de tolérance peut s'installer. Ainsi, il devient nécessaire d'augmenter les doses pour ressentir toujours autant de plaisir. Une dépendance à la nourriture commence alors à s'installer et peut mener au surpoids, voire à l'obésité.


Comment se caractérise l'addiction à la nourriture ?

On retrouve dans l'addiction à la nourriture les mêmes caractéristiques que les addictions aux jeux d'argent ou aux drogues, c'est-à-dire :

  • Des critères de tolérance : par exemple, devoir manger deux biscuits au lieu d'un pour pouvoir ressentir le même plaisir qu'avant.
  • Une perte de contrôle vis-à-vis du comportement problématique : par exemple, ne pas réussir à s'empêcher de manger des sucreries en rentrant du travail.
  • Des symptômes de sevrage : par exemple, ne pas supporter la moindre limitation alimentaire.
  • Une persistance du comportement malgré les conséquences néfastes : par exemple, continuer à trop manger malgré une prise de poids, un bilan sanguin inquiétant, des difficultés à faire un effort physique, etc.

Comment lutter contre cette alimentation compulsive ?

L'alimentation compulsive est généralement liée à une difficulté à réguler ses émotions. Il est donc essentiel de connaître ses propres émotions, de les identifier et de comprendre leur logique pour éviter de développer une alimentation émotionnelle.
Pour cela, différentes stratégies thérapeutiques peuvent être recommandées. Les thérapies cognitivo-comportementales ciblant les émotions, ainsi que les thérapies de réduction du stress s'avèrent assez efficaces.

Pour lutter contre l'addiction à la nourriture, il est également important d'éduquer les futures générations en matière d'alimentation et de gestion des émotions. Car plus les jeunes sont exposés précocement à des façons de manger à l'aide desquelles ils régulent leurs émotions, plus ils auront tendance à gérer leur affect à travers la nourriture. Il s'agit, par exemple, d'éviter de donner un gâteau à un jeune enfant pour qu'il arrête de pleurer et de prendre le temps de lui parler et de le consoler.


Inspiré des travaux de Paul Brunault, de Paul Kenny et de Léna Bourdier.

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