De la perception à la conscience...

Nous sommes en permanence assaillis par une multitude de stimuli (les oiseaux qui chantent, l'odeur du café, une légère brise, le frottement de nos vêtements sur notre peau...) qui pourraient vite nous submerger s'ils parvenaient tous à notre conscience. Heureusement, la plupart de ces informations sont filtrées. Nous ne prenons alors conscience que des plus importantes ou de celles sur lesquelles nous nous concentrons.

Pour autant, les perceptions qui n'accèdent pas à notre conscience ne sont pas ignorés par notre cerveau. En effet, celui-ci les traite quand même, même si nous n'en savons rien. D'ailleurs, ces stimuli peuvent influer sur notre organisme ou nos réactions. Par exemple, si nous sommes concentrés sur une tâche, une légère augmentation de la température dont nous n'avons pas pris conscience peut provoquer une sudation ou nous donner soif.


Quel est le processus qui permet à une perception de devenir consciente ?

Un stimulus qui accède à notre conscience ne provoque pas la même activité cérébrale qu'un stimulus qui reste inconscient. En effet, dans le premier cas, la perception commence par provoquer l'activation de la région cérébrale qui lui est associée (par exemple, le cortex auditif pour un stimulus auditif, le cortex visuel pour un stimulus visuel, etc.). Puis cette activation est suivi de l'activation globale du cerveau.

Cependant, cet "embrasement" global du cerveau suite à une perception (visuelle, auditive, sensorielle...) ne s'observe pas lorsque ce stimulus reste non conscient. Autrement dit, ce qui fait qu'une perception devient consciente ou non, c'est le moment critique où l'activation initiale du cortex (auditif, visuel, etc.) va déclencher ou non l'activation de l'ensemble des régions cérébrales.

Aussi, ce phénomène, vérifié expérimentalement, conforte la théorie dite de l'espace de travail neuronal global, selon laquelle la conscience émerge du cerveau quand un stimulus provoque l'allumage d'un vaste ensemble de régions cérébrales qui se trouvent être connectées au cortex préfrontal. Ainsi, cet ensemble de régions, lorsqu'elles travaillent ensemble, forment l'espace global de travail du cerveau, qui donne lieu à la perception consciente.


Comment les autres stimuli restent-ils non conscients ?

Le cortex cingulaire antérieur joue un rôle déterminant dans l'inhibition volontaire de certaines perceptions visuelles, auditives, cognitives...Pour qu'une perception soit maintenue à un niveau de perception non consciente, elle doit nécessairement être inhibée. Or, il est difficile de savoir comment s'opère une inhibition lorsqu'elle est non volontaire. Néanmoins, lorsqu'une inhibition est volontaire (ou active), une zone du cerveau entre en jeu. Il s'agit du cortex cingulaire antérieur.
D'ailleurs, chez les personnes capables d'ignorer certaines perceptions sous hypnose, cette aire cérébrale s'active juste avant le moment où aurait dû se produire l'activation globale du cerveau.

Ainsi, le cortex cingulaire antérieur agirait comme un interrupteur capable de maintenir un stimulus à un niveau de perception non consciente, ou au contraire, d'activer l'ensemble des régions cérébrales pour que ce stimulus accède à notre conscience.


Inspiré des travaux d'Esteban Munoz Musat, de Christopher Chabris, de Stanislas Dehane, de Jean-Pierre Changeux et de Lionel Naccache.

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