L'hypnose ou la technique d'activation de conscience...

La TAC est une version scientifique de l'hypnose ericksonienne, et qui semble très efficace pour traiter les douleurs et différents troubles mentaux.La réputation de l'hypnose est encore assez douteuse dans l'opinion publique, notamment à cause de son passé sulfureux. En effet, d'abord associée au magnétisme, cette pratique intrigante a ensuite connu un véritable succès dans le monde du spectacle où l'on mettait en scène des personnes complètement passives se laissant totalement manipuler par un hypnotiseur.

Pourtant, depuis quelques années, l'hypnose dite ericksonienne connaît un regain d'intérêt dans le monde scientifique qui approuve de plus en plus son efficacité dans le traitement de douleurs aigües ou chroniques, de troubles anxieux, d'addictions ou de la dépression. Néanmoins, son protocole reste assez lourd et certaines composantes de cette forme d'hypnose n'ont pas été validés scientifiquement.
Aujourd'hui, l'objectif est donc de proposer une nouvelle version de l'hypnose, dépouillée de ses aspects ésotériques et incluant les nouvelles découvertes neuroscientifiques. Cette version révisée de l'hypnose est appelée TAC (Technique d'Activation de Conscience).


Quelles sont les différences entre l'hypnose ericksonienne et la TAC ?

Des neuroscientifiques ont examiné point par point les différents éléments qui structurent l'hypnose ericksonienne et ont évalué leur pertinence à la lumière des connaissances scientifiques actuelles. Ils ont alors adapté ou éliminé un certain nombre d'éléments et en ont conservé d'autres. Au final, ils ont obtenu une nouvelle version de l'hypnose qui se distingue de la précédente, notamment sur les points suivants :

  • La phase d'induction : Le patient n'est plus invité à s'imaginer dans un lieu sûr, mais plutôt à se remémorer un moment de sa vie où il a suivi un apprentissage réussi. En effet, en plus de déclencher des émotions positives, ce type d'induction induit un sentiment de maîtrise et de succès.

  • La mise en avant du mouvement : Dans la TAC, insuffler une mise en mouvement dans l'esprit du patient est essentiel, que ce soit en lui faisant revivre en pensée des sensations corporelles ou en lui faisant visualiser des changements. En effet, cela aide à remettre en mouvement des patients qui ont tendance à rester prostrés. C'est notamment le cas des dépressifs.

  • L'abandon de l'inconscient bienveillant : Cette notion, utilisée dans l'hypnose ericksonienne depuis près d'un siècle, n'a jamais été validée scientifiquement. Au contraire, les recherches scientifiques récentes tendent à montrer que l'inconscient n'est pas une sorte de soi profond et caché, mais plutôt une concentration de processus non conscients automatisés.

  • L'abandon de l'amnésie : Dans l'hypnose ericksoninne, il est demandé au patient d'oublier ce que le thérapeute lui a dit pendant la séance. Au contraire, dans la TAC, le thérapeute fait un petit résumé de la séance au patient.

  • La durée de la séance : Dans la TAC, les séances ne durent plus qu'une quinzaine de minutes, contrairement à celles de l'hypnose ericksoninne qui durent environ trois-quarts d'heure.

Quelles sont les applications de la TAC ?

La TAC est déjà utilisée dans différents domaines. Par exemple, elle s'avère très utile pour les opérations chirurgicales car elle réduit considérablement l'anxiété des patients avant et après l'opération, mais aussi la douleur postopératoire, et par conséquent la consommation d'analgésiques. De même, en psychiatrie, son efficacité pour traiter les troubles anxieux comme les attaques de panique ou la claustrophobie est appréciée.

La TAC est même désormais recommandée pour traiter certains symptômes associés aux psychoses, alors que le recours à l'hypnose ericksoninne était contre-indiquée pour de telles pathologies mentales. Ainsi, en fixant des objectifs simples à chaque séances (par exemple, décontracter une jambe), les patients psychotiques retrouvent peu à peu un profond apaisement qui s'accompagne généralement d'une réduction progressive des hallucinations.

Par ailleurs, le recours à la TAC dans d'autres domaines (le sport, l'éducation...) est encore à l'étude et les premiers résultats sont prometteurs !


Inspiré des travaux de Jean Becchio, de Bruno Suarez, de Bruno Falissard, de Guy Montgomery, de Pierre Lelong, d'Asmaa Khaled, de Juliette Grémion et de Stanislas Dehaene.

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