Infidélité et jalousie : existe-t-il une différence de genre ?
La jalousie est un sentiment complexe emprunt de colère, de tristesse et de surprise. Elle véhicule une image négative. Sans doute parce qu'elle conduit parfois à des comportements agressifs allant même jusqu'au meurtre.
Néanmoins, malgré ces aspects négatifs, la jalousie présenterait un avantage certain sur le plan de l'évolution. En effet, ce ressenti jouerait un rôle déterminant dans la préservation de notre espèce, notamment en contribuant à fidéliser les couples et ainsi à favoriser la survie des petits pendant de nombreuses années. La transmission des gènes serait alors avantagée.
La nature de la jalousie diffère-t-elle selon le genre ?
D'un point de vue évolutionniste, l'intérêt des femmes serait différent de celui des hommes en ce qui concerne la reproduction et la survie de l'espèce. En effet, les femmes rechercheraient surtout la sécurité émotionnelle et matérielle nécessaire au bon développement de leurs progénitures. De fait, elles seraient plus sensibles aux infidélités affectives. En revanche, les hommes ne supporteraient pas d'avoir un rival susceptible de transmettre leurs gènes à leur place. De fait, ils seraient plus sensibles aux infidélités sexuelles.
Cependant, dans la réalité, cette hypothèse s'avère beaucoup plus nuancée. En effet, il est vrai que lorsqu'on demande à des hommes et des femmes de s'imaginer que leur partenaire les trompe, les hommes sont plus nombreux que les femmes à s'imaginer qu'une infidélité sexuelle serait plus difficile à supporter qu'une infidélité amoureuse. En revanche, ces différences de genre s'estompent en situation réelle. Ainsi, la découverte d'une infidélité affective réelle (c'est-à-dire non imaginée) affecte presque autant les hommes que les femmes.
Y a-t-il un lien entre la jalousie et la qualité de la relation ?
La jalousie au sein d'un couple dépend effectivement de la durée et de la qualité de la relation amoureuse. Ainsi, plus nous sommes installés dans une relation durable et épanouissante avec notre partenaire, plus le choc à la découverte d'une tromperie est violent.
Cependant, une hormone aurait le pouvoir de réduire considérablement le sentiment de jalousie et les comportements agressifs associés, mais aussi la tentation. Il s'agit de l'ocytocine, aussi appelée hormone de l'attachement. Celle-ci est sécrétée massivement au moment de l'accouchement ou lors d'un coup de foudre. D'ailleurs, des chercheurs ont montré qu'un spray d'ocytocine permettait à des hommes en couple de garder leur distance avec d'autres femmes potentiellement attirantes.
Inspiré des travaux de Sylvie Chokron, de David Buss, de Catherine Harris, de Yan Sun, de Xiaoxiao Zheng et de Dirk Scheele.