Mourir est-il si terrible ? Pas si sûr...

La mort fait peur surtout dans notre imagination, beaucoup moins lorsque nous sommes effectivement condamnés dans un futur proche.Généralement, la mort fait peur, et s'imaginer atteint d'une maladie incurable ou victime d'un accident fatal tend à provoquer une certaine angoisse. Pourtant, lorsque la mort est réellement programmée et non plus imaginaire, elle semble étonnamment beaucoup moins effrayante.
Ainsi, paradoxalement, c'est au moment du trépas que notre condition de mortel nous angoisse le moins.


Comment réagissons-nous face à notre propre mort?

Lorsqu'on s'imagine mourir dans plusieurs mois ou plusieurs années, une certaine détresse nous envahie. Celle-ci est à la fois existentielle car elle se rapporte à notre propre fin, et relationnelle car elle implique la perte de nos proches. Et cette peur est si intense que nous sommes parfois prêts à tout pour l'atténuer, notamment à se convertir à certaines croyances. Plus précisément, deux principaux types de réactions sont possibles:

  • Se rapprocher de sa communauté d'origine: nous nous identifions à un groupe (notre famille, notre pays, notre culture, etc...) qui survivra après notre mort.
  • Se tourner vers la religion: la promesse d'une survie de l'âme dans l'au-delà est rassurant et apaisant.

En revanche, choses étonnante, lorsqu'on sait que l'on va effectivement mourir dans un futur proche, notre fin semble déjà moins effrayante. En effet, une étude a montré que les personnes atteintes d'une maladie incurable ou les condamnés à mort utilisent plus de mots positifs (17%) et moins de termes négatifs (30%) que les individus dont la mort n'est pas programmée et qui s'imaginent leur propre décès. Et cette tendance s'accentue à mesure que la fin approche.


Et que se passe-t-il lorsque la mort est imminente?

Lorsque l'être humain n'est qu'à quelques minutes de sa propre mort, la peur semble s'estomper encore davantage. C'est en tout cas ce que suggère les résultats d'analyse des dernières déclarations de condamnés à mort. En effet, comparées aux déclarations de ceux qui s'imaginent seulement vivre leur dernier instant, celles des condamnés contiennent 30% de termes positifs en plus et 70% de mots négatifs en moins que les autres!

Finalement, s'imaginer mourir est beaucoup plus angoissant que de s'apprêter à mourir.


Inspiré des travaux d'Amelia Goranson, de Ryan Ritter, d'Adam Waytz, de Michael Norton et de Sébastion Bohler.

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