L'intérêt du bien-être au travail

Le travail a très longtemps été considéré comme une activité éprouvante et dévalorisante. Ainsi, seuls les pauvres travaillaient, tandis que les nantis et les dominants profitaient de leur dur labeur. Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que cette situation s'est améliorée.
Dès lors, l'idée que le travail puisse apporter un certain bonheur a commencé à émerger. Et aujourd'hui, des études montrent que ce bien-être est étroitement lié à l'efficacité de l'entreprise...


Mais d'abord, comment le cours de l'histoire du travail a-t-il pu changer autant?

L'histoire montre que durant des siècles, et plus précisément durant l'antiquité et tout l'ancien régime, le travail était un marqueur d'infériorité sociale, et seules les classes dominantes, la noblesse et une partie du clergé en étaient exempté. En fait, ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que le travail a commencé à être valorisé. Certains philosophes ont même commencé à l'associer au bonheur.
Ce changement important est dû en grande partie à l'amélioration des conditions de travail, avec notamment les lois sociales et le progrès technique. Ainsi, le travail est devenu plus qu'un gagne pain. En effet, au fil du temps, il s'est révélé source d'épanouissement, d'enrichissement, d'apprentissage et de progression. Toutefois, ces aspects positifs du travail sont davantage rapportés chez les cadres (70%) que chez les employés et ouvriers non qualifiés (30%).

Cependant, depuis quelques années, l’émergence de nouveaux phénomènes tels que le burn-out, le chômage, la précarité, la mondialisation et le durcissement de la concurrence, le culte de la performance, voire le suicide au travail, tendent à ternir le monde professionnel et à lui donner un aspect menaçant.


Le bonheur au travail est-il encore possible et surtout est-il utile?

Pour que l'épanouissement au travail soit encore possible, il est crucial de montrer à quel point il est lié à l'efficacité de l'entreprise, que ce soit les PME, les multinationales ou les grands ministères. Pour cela, il est important d'identifier les facteurs sur lesquels repose le bien-être au travail et de souligner leur rôle dans l'efficacité professionnelle. En fait, le bonheur au travail semble reposer sur cinq facteurs principaux:

  • L'ambiance de travail: il s'agit des échanges positifs et constructifs avec ses collègues. Si l'on travaille dans une bonne ambiance et si nos efforts sont reconnus, alors on est capable d'affronter des périodes difficiles ou un surcroît de travail.

  • L'autonomie: des études ont montré que le sentiment de contrôler en partie l'organisation des tâches améliore la qualité du travail fourni. En outre, on observe une diminution du taux d'absentéisme et d'épuisement professionnel.

  • Le sentiment d'utilité et d'efficacité: Les explications fournies sur l'utilité d'une tâche, notamment sur la façon dont celle-ci s'insère dans l'activité de l'entreprise, donnent du sens aux actions et améliore la réalisation de celles-ci.

  • La justice et la reconnaissance: le sentiment d'injustice (par exemple, le sentiment d'apporter beaucoup à l'entreprise sans recevoir beaucoup en échange) tend à augmenter le risque d'épuisement professionnel, de démotivation et de dépression. Cette fatigue chronique se répercute évidement sur l’efficacité du travail.

  • L'intérêt pour le travail: l'intérêt porté à son travail et le sentiment d'apprendre et de progresser est une source de motivation. Par ailleurs, même si certaines activités professionnelles ne suscitent pas un grand intérêt en elles-mêmes, un intéressement aux bénéfices de l'entreprise peut augmenter l'intérêt porté à son environnement professionnel, et donc stimuler la motivation des salariés.

Ainsi, non seulement le bonheur au travail est possible, mais il est tout à fait compatible avec l'efficacité de l'entreprise.


Inspiré des travaux de Christophe André, de Christian Baudelot, de Michel Gollac et de Martin Meissonnier.

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