Être ou avoir ? Telle est la question...

Être ou avoir? Voilà une question qui traduit la mutation qui s'opère actuellement entre une société matérialiste et une société attirée par le plaisir que procure les expériences authentiques.A première vue, se faire plaisir en dépensant ses économies dans un bien matériel durable, plutôt que dans une expérience plaisante, certes, mais éphémère, semble préférable. Mais à première vue seulement... Car des études révèlent que finalement, même si ces moments de bonheur que procurent un spectacle, une excursion, etc... sont brefs, ils laissent en nous une trace beaucoup plus durable que celle d'un objet.

D'ailleurs, ce n'est sans doute pas un hasard si le matérialisme est en perte de vitesse et que beaucoup de gens ne trouvent plus de sens à accumuler toujours plus de biens...


Comment un événement peut-il avoir un impact durable?

Les séjours, les randonnées, les concerts, etc... sont particulièrement riches en sensations, en découvertes et en étonnements. Ainsi, ces instants de bonheur laissent des souvenirs chargés en émotions positives. Et ces souvenirs deviennent généralement de plus en plus beau au fil du temps, car on a tendance à oublier les éventuels désagréments qui les accompagnent (une mauvaise qualité des repas, un confort sommaire, etc...). Seule la vision du bonheur reste.

D'ailleurs, le simple fait de préparer un événement (des vacances, un spectacle, une excursion, etc...), d'en parler et de s'y projeter mentalement en en rêvant ou en l'imaginant, améliore considérablement notre humeur. Et ce degré d'excitation et d'impatiente est nettement supérieur à celui que l'on éprouve lorsqu'on anticipe l'achat d'un bien matériel du même prix.


Le côté insolite des expériences est-il important?

L'oubli du quotidien, le besoin de nature et d'authenticité, le désir de se détendre et de se ressourcer, l'envie de découvrir le patrimoine, de partager un bon moment avec ses amis... se trouvent être les plaisirs que les gens recherchent de plus en plus et qui semblent procurer le plus de bonheur. Ce sont donc des loisirs simples et accessibles à tous.

De fait, les pratiques extrêmes ou les voyages insolites ne s'avèrent pas essentielles au bonheur, bien qu'il y ait de plus en plus d'individus qui cumulent des activités insolites (dormir dans un hôtel de glace, atteindre le sommet de l'Everest, etc...) sans vraiment s'intéresser à l'expérience elle-même. En fait, ces personnes considèrent ces pratiques comme un symbole de réussite sociale, et ne manquent pas de relater leurs exploits dès qu'ils en ont l'occasion.
Aussi, cette attitude de fanfaronnade rappelle les loisirs en vogues dans les années 1990 (des voyages coûteux vers des destinations exotiques, des parcs d'attractions, etc...) Or, l'émergence d'une aspiration vers la nature et la simplicité semble traduire le passage d'une société matérialiste et fanfaronne vers une société de l'expérience authentique.


Inspiré des travaux de Marc Hassenzahi, de Leaf Van Boven, de Anat Keinan et de Russell Belk.

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