Quelques précisions sur les behavioristes
Le "manifeste du béhaviorisme" publié par J.B. Watson en 1913 a marqué un véritable tournant de la psychologie aux États-Unis.
En effet, le béhaviorisme est alors devenu le courant majeur de cette discipline, notamment grâce à ses aspects pragmatiques. En revanche, les Européens ont été plutôt réticents face à ce nouveau courant, en raison de ses aspects mécanistes et réducteurs.
Quelques idées fausses sur la vision de B.F. Skinner
B.F. Skinner est certainement le behavioriste le plus connu et le plus influent. Pourtant, sa vision a souvent été déformée par le grand public, voire par certains psychologues. L'une des principales idées reçues porte sur le fait que Skinner a nié l'existence de la conscience humaine et qu'il s'est opposé à l'étude de la pensée.
Or, c'est inexact: si Watson s'est effectivement opposé à l'étude des phénomènes psychologiques internes (telle la pensée), Skinner lui, a toujours soutenu qu'il était possible d'étudier ces événements internes en examinant ses propres sensations ainsi que les répercussions du comportement sur l'environnement. Simplement, pour Skinner ces processus internes sont très difficiles à observer et à décrire.
Une autre idée fausse à propos de Skinner est de croire que ce dernier niait l'influence de la biologie en générale et des gènes en particulier. Pourtant, même s'il est vrai que Skinner a prêté peu d'attention à ces notions biologiques, il savait pertinemment que l'apprentissage d'un être vivant est limité par les caractéristiques de son organisme. Par exemple, il est évident qu'un être dépourvu d'ailes ne peut pas apprendre à voler.
Quelques théories controversées de B.F. Skinner
En dépit de sa notoriété, la vision de Skinner a parfois été controversée. Sa prise de position la plus controversée est sans aucun doute sa théorie sur le libre arbitre. Skinner suggérait qu'il est illusoire de penser que les individus décident librement de leur conduite. Il soutenait au contraire que seul l'environnement influence le comportement. Plus précisément, selon Skinner, l'environnement détermine la probabilité qu'une conduite soit émise.
En somme, Skinner se prononçait clairement en faveur du déterminisme et refusait d'attribuer les réalisations des êtres humains à des traits de personnalité ou à des processus mentaux tels que la motivation, les pensées, les objectifs...
D'ailleurs, une des meilleures conclusion que l'on puisse proposer pour résumer la vision de Skinner est certainement sa propre vision de lui-même, qu'il rapporte dans son autobiographie publiée en 1983: "Autant que je sache, mon comportement n'a été, à chaque instant, rien de plus que le résultat de mon bagage génétique, de mon histoire personnelle et des conditions environnementales."