La raison et l’émotion sont-elles liées ou opposées ?

Psychologie : Damasio s'oppose à Descartes en mettant en avant la raison des émotionsPendant des siècles, la raison a été opposée aux émotions. Cette pensée occidentale a été notamment inspirée par René Descartes qui opposait ces deux notions. D’ailleurs, de nombreux dictons découlent de cette conception, dont le plus célèbre est certainement celui de Blaise Pascal: "Le cœur a ses raisons que la raison ignore".


Qu’en est-il aujourd’hui?

De récentes recherches datant des années 1990, mettent à mal cette dissociation entre raison et émotion. Ce sont les travaux d’Antonio Damasio qui ont déclenché cette remise en question.
En effet, à partir de l’observation de patients ayant subit des lésions cérébrales, ce neuropsychologue a constaté que certains présentaient une perturbation des émotions. Par exemple, un de ses patients, Elliot, n’éprouve plus d’émotions telles que la peur, la colère ou la joie. Et bien que les capacités intellectuelles d’Elliot soient intactes, il n’est plus capable d’agir raisonnablement. Il prend des décisions inadéquates : il n’a pas peur de miser tout son argent sur un coup de bourse, il ne sait plus à quoi accorder vraiment de l’importance.
Ainsi, de nombreux patients ayant subit une lésion du cortex frontal ne ressentent plus vraiment d’inquiétude, et par conséquent, éprouvent de grandes difficultés à faire des choix stratégiques, à prendre des décisions sur le long terme. C’est en constatant que les émotions et les capacités stratégiques étaient perturbées en même temps, qu’Antonio Damasio a supposé qu’il existait un lien entre elles.


Ce lien entre raison et émotion existe-t-il vraiment?

Les résultats des recherches d’Antonio Damasio vont effectivement dans ce sens: pour prendre des décisions, le cerveau s’appuie sur des informations émotionnelles (par exemple, des réactions de peur ou de plaisir). Ces informations agissent comme des systèmes d’alerte ou d’attraction pour le cortex et l’informent ainsi sur les décisions à prendre. Cette interaction entre cortex et émotions est réciproque. C'est-à-dire que le cortex préfrontal peut également agir sur nos émotions en les inhibant, afin de contenir nos pulsions par exemple.


Inspiré des travaux d’Antonio Damasio.

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