La définition de Épilepsie

L'épilepsie est le nom donné à un groupe de maladies nerveuses qui se caractérisent essentiellement par des manifestations convulsives.
Selon le neurologue Henri Gastaut, une épilepsie est « constituée par la répétition de crises épileptiques au cours d'un long laps de temps, et qu'une crise unique ou quelques crises accidentellement répétées (crise éclampsique chez une femme gravide ou crises convulsives hyperthermiques chez l'enfant, par exemple) ne constituent pas une épilepsie ». Aussi, il distingue deux grandes formes d'épilepsie: les épilepsies généralisées et les épilepsies partielles.


Les épilepsies généralisées

les épilepsies généralisées se manifestent par des crises dues à un embrasement généralisé des neurones corticaux des deux hémisphères cérébraux. Dans quelques cas, surtout chez l'enfant, ces crises n'entraînent qu'une simple perte de conscience momentanée. Il s'agit d'une absence ne s'accompagnant pas de phénomènes moteurs ou neurovégétatifs importants. Mais, le plus souvent, elles provoquent, avec la perte de conscience, des troubles moteurs qui peuvent être de différents types:

  • La crise de grand mal tonico-clonique: elle se caractérise par un spasme tonique diffus suivi d'une série de secousses cloniques, puis d'un coma postcritique.
  • Une crise uniquement tonique (ou clonique).
  • Une secousse myoclonique isolée: elle se diffuse à tout le corps.
  • Une crise atonique: elle entraîne une chute de l'individu par perte brutale de son tonus postural.

Cette épilepsie généralisée peut être dite essentielle (idiopathique) lorsqu'elle est primaire, c'est-à-dire sans étiologie organique. Il s'agit alors d'une affection fonctionnelle cérébrale due à un abaissement permanent du seuil de convulsivité. Elle se traduit, dans l'enfance surtout, par des absences ou des myoclonies diffuses et, à partir de l'âge adulte, par des crises tonico-cloniques généralisées à une fréquence très basse. Entre ces crises, il n'y a aucune souffrance cérébrale et l'électroencéphalogramme est normal, à part quelques rares paroxysmes se diffusant aux deux hémisphères et témoignant d'une prédisposition épileptique.
L'épilepsie généralisée secondaire est beaucoup plus rare. Généralement, elle est due à des lésions cérébrales diffuses comme on en voit dans diverses encéphalopathies.


Les épilepsies partielles

Les épilepsies partielles sont presque toujours secondaires. Elles sont provoquées par des lésions cérébrales localisées. Dans ce cas, la décharge neuronique reste limitée à une région corticale, dont elle manifeste la souffrance. Celle-ci peut se traduire, en dehors des crises, par des signes neurologiques en foyer (atteinte motrice, sensorielle, praxique, gnosique ou verbale plus ou moins importante). Les paroxysmes apparaissent, à l'électroencéphalogramme, uniquement comme des foyers épileptogènes au niveau de la zone cérébrale lésée.
Il faut savoir que certaines de ces épilepsies focales peuvent secondairement se généraliser, d'où l'intérêt de bien repérer dans ce cas les premières manifestations de la crise avant sa généralisation afin de la distinguer d'une crise épileptique généralisée d'emblée. Par ailleurs, les causes en sont multiples (traumatiques, infectieuses, tumorales, vasculaires, etc...).
Aussi, selon leur localisation, on distingue deux types d'épilepsies partielles:

  • Les épilepsies partielles dues à une lésion d'une aire corticale spécifique à fonction motrice (par exemple, des secousses d’un membre) ou à fonction sensorielle (par exemple, des acouphènes au niveau cortical auditif, ou des phosphènes au niveau cortical visuel).

  • Les épilepsies partielles causées par une lésion d'une aire associative corticale, dont la sémiologie est beaucoup plus élaborée et peut toucher les activités psychiques. Elles se manifestent par des troubles psychosensoriels (illusions, hallucinations) ou psychomoteurs (automatismes psychomoteurs) ou même purement mentaux (sentiment du déjà vu, de pensée forcée, d'impression de vivre en rêve ou d'état crépusculaire confusionnel, prenant parfois l'allure d'un véritable delirium).

La personnalité épileptique

Autrefois, on décrivait chez l'épileptique une tendance à l'adhésivité excessive à l'entourage avec une lenteur des processus d'idéation du type affectivité collante et visqueuse, allant de pair avec une certaine agressivité se déchargeant par accès sur un mode colérique et clastique. Ainsi, Françoise Minkowska avait repéré une véritable constitution épileptoïde bipolaire avec ses deux pôles d'adhésivité et de clasticité. Aussi, elle voyait dans le peintre Vincent Van Gogh, et dans son expression picturale (faite à la fois de liens et d'explosions), le prototype du caractère épileptique.
Aujourd'hui, on pense que ces troubles de la personnalité et du comportement ne sont pas spécifiques de l'épilepsie et relèveraient plutôt d'une atteinte cérébrale organique plus ou moins diffuse (et non démentielle) telle qu'on la voit dans les séquelles de certaines encéphalites ou de traumatismes cérébraux. Le rôle de l'environnement et des attitudes du milieu en face de l'épilepsie d'un individu est certainement aussi responsable de l'apparition chez ce dernier de troubles caractériels ou névrotiques qui sont purement réactionnels à ces facteurs socio-affectifs.


Le traitement de l'épilepsie

Le traitement des épilepsies généralisées et primaires est essentiellement d'ordre médicamenteux. En revanche, celui des formes secondaires et partielles relève avant tout de la nature de la lésion cérébrale en cause, ce qui ne veut pas dire que les médicaments antiépileptiques n'y occupent pas eux aussi une certaine place, au moins symptomatique. Et, d'une manière générale, tous les excitants (café, alcool, etc...) sont à éviter.


L'épilepsie post-traumatique

Il s'agit d'une épilepsie qui apparaît au décours d'un traumatisme crânien d'intensité variable, qui s'installe après un certain temps d'incubation et qui répond a priori à une lésion causée par ce traumatisme. Les crises d'épilepsie qui peuvent survenir dans les minutes, les heures ou les jours qui suivent un traumatisme crânien ne font pas partie de l'épilepsie post-traumatique. Elles sont en relation avec les perturbations physico-chimiques. Seules les crises tardives, en rapport avec la constitution progressive d'une cicatrice sclérogliale au niveau du foyer lésionnel cérébral, sont des crises d'épilepsie post-traumatiques. Ces crises surviennent le plus souvent à partir du sixième mois après le traumatisme, et dans les deux premières années.
Les traumatismes crâniens bénins ne sont nullement épileptogènes. Pour ce qui concerne les traumatismes plus graves, un certain nombre de facteurs augmentent le risque d'apparition d'une épilepsie post-traumatique:
Un traumatisme fermé grave avec contusion parenchymateuse ou hématome intracrânien.

  • L'existence d'une plaie crânio-cérébrale.
  • Les fractures de la boîte crânienne, seulement si elles entraînent un enfoncement ou une embarrure.
  • L'existence de séquelles motrices, sensitives, du langage.
  • La persistance ou l'aggravation des anomalies de l'électroencéphalogramme.

Par ailleurs, l'épilepsie post-traumatique pose le problème de sa prévention. Aussi, certains auteurs préconisent un traitement médicamenteux préventif après tout traumatisme crânien grave. Son diagnostic n'est pas toujours facile, surtout quand il s'agit d'allégations dans le but de percevoir des dommages-intérêts ou une rente d'accident du travail. En effet, de nombreuses affections peuvent entraîner des pertes de connaissance qui parfois sont mêmes convulsivantes. En outre, il faut s'assurer qu'aucune autre cause n'est responsable des crises d'épilepsie apparues. C'est donc seulement par élimination que sera retenu le diagnostic d'épilepsie post-traumatique. Enfin, l'évolution est très variable. Toutefois, dans 50% des cas, on observe une guérison cinq ans après le début des crises.

Autres termes psychologiques :

Épileptogène
Absence
Antiépileptique
Uncinée
Glischroïde

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