Quand un psychotraumatisme provoque une douleur chronique...
Certaines personnes souffrent de douleurs chroniques sans causes apparentes. Or, il s'avère que dans 85% des cas, ces douleurs sont liées à un traumatisme psychique survenu parfois des dizaines d'années auparavant!
En effet, un choc violent, un accident, une blessure, un attentat, un décès... peut avoir des conséquences physiques et psychologiques qui se manifestent bien plus tard.
Certaines personnalités sont-elles prédisposées à ces troubles psychosomatiques?
A vrai dire, un traumatisme psychique ne dépend d'aucun profil de personnalité. Il ne dépend pas non plus tout à fait de la nature ou de l'intensité de l'événement. En fait, le psychotraumatisme dépend surtout de la façon dont un événement est vécu par un individu. Ainsi, si ce dernier n'est pas parvenu à penser ou à donner du sens à ce qu'il a vécu ; autrement dit, si l'événement a dépassé ses capacités d'élaboration psychique, alors on peut parler de traumatisme psychique.
Plus précisément, le traumatisme psychique comprend:
- Un aspect somatique: il s'agit des manifestations corporelles de l'angoisse qui découle de l'événement vécu (les tremblements, la sudation, etc...).
- Un aspect psychique: il s'agit d'un état de sidération du fonctionnement psychique. La pensée se trouve en quelque sorte paralysée.
Dans ce cas, la personne a subi l'événement en position de victime et risque de développer par la suite des douleurs chroniques.
Mais comment identifier une situation où la douleur est liée à un traumatisme psychique?
Le lien entre douleur chronique et traumatisme psychique est souvent difficile à déceler, notamment en raison du décalage temporel entre ces deux souffrances. Néanmoins, quelques symptômes, le plus souvent d'ordre psychologique, peuvent aider à identifier ce lien. En effet, on observe généralement:
- une hypervigilance
- une irritabilité
- une hypersensibilité
- une perte d'intérêt pour des activités autrefois appréciées
- un pessimisme
- une dépendance envers certaines personnes
- une demande très importante d'affection
- le sentiment de ne pas être soutenu
- une colère
- le sentiment d'être rejeté
Le problème est que la manifestation de ses symptômes a tendance à être interprétée comme une dépression. De fait, le lien entre psychotraumatisme et douleur chronique reste invisible. Par conséquent, la prise en charge de la souffrance du patient n'est pas exhaustive et peine à être traitée efficacement.
Inspiré des travaux de Antoine Bioy, de Karen Raphael et de David Fishbain.