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Mécanique des émotions - Partie 4

Revue de psychiatrie : médecine mentale, neurologie, psychologie

En 1901, par Sergi G.

La condition de cohésion peut être unie à d'autres à la périodicité dans les stimulations émotionnelles, à l'inertie, à la réaction, dans beaucoup de cas particuliers; c'est ainsi que l'on a des émotions douloureuses et agréables, d'intensité diverse. La désagrégation des éléments psychiques qui, par leur cohésion, donnaient une ou des émotions agréables, est cause de douleur.

L'absence, soit par éloignement, soit par mort de la personne aimée, centre de cohésion de beaucoup d'états psychiques, cause primaire de beaucoup d'états agréables, cause une désagrégation de cet état composé et, par conséquent, les excitations habituelles agréables disparaissent: ce fait produit des excitations plus ou moins intenses dans le centre émotif commun et de durée variée, il ralentit les mouvements du cœur, restreint les capillaires périphériques, affaiblit les contractions musculaires, ralentit les actes digestifs et, par conséquent, diminue le désir de se nourrir, rend les tissus affaiblis par dénutrition, et la vie languissante dans toutes ses fonctions: il y a une dépression organique générale dans toute la vie de nutrition, il s'ensuit une anémie cérébrale, de même qu'il y a une anémie générale, ce qui trouble les fonctions cérébrales intellectives; il y a, dans ce cas, un sentiment qui correspond à cet état que l'on appelle angoisse. Cet état psycho-organique, qui peut durer fort longtemps, a des états aigus dans les réminiscences, états qui sont de nouvelles excitations douloureuses pour le patient: il y a alors larmes, sécrétions moins abondantes ou absentes dans les glandes qui peuvent être intéressées et d'autres phénomènes concomitants qui, extérieurement, montrent l'état émotionnel et les souffrances du patient. A la longue, s'il n'y a pas restauration des états psychiques par d'autres moyens, et avec d'autres éléments, l'état général peut devenir pathologique à cause des lésions permanentes des organes centraux.

Enfin l'on a la loi d'antagonisme qui peut produire des états de plaisir ou de douleurs émotionnels.
Ce phénomène est commun et il devrait être mieux connu de ceux qui, par la violence et la répression croient éteindre les sentiments et les aspirations aussi bien particulières qu'universelles. Il apparaît de façon évidente dans les persécutions politiques et religieuses qui provoquent des effets opposés aux effets désirés par ceux qui craignent les mouvements polilique et les nouvelles idées en religion. Les persécutions de 1821 dans le Lombard-Vénitien de la part de l'Autriche produisirent des héros et des martyrs, elles en multiplièrent le nombre et elles eurent pour résultat le soulèvement général du peuple. Les effets des répressions violentes en Sicile, en 1848 et dans les années qui succédèrent, turent les mêmes; les effets en sont les mêmes dans l'état d'âme des persécutés de toute condition. Beaucoup de ceux-ci qui, par eux-mêmes, n'avaient pas grande valeur, sont devenus, pour le peuple, à cause de persécutions excessives, des héros, des martyrs, et, pour avoir souffert la prison ont été rehaussés et glorifiés. Tout ceci dérive des effets de l'antagonisme dans les états émotionnels; au lieu qu'ils soient éteints par l'excès de la répression extérieure, les sentiments s'accroissent et, au lieu de demeurer enfermés dans un seul individu, ils s'étendent à beaucoup d'autres. C'est une de mes opinions que les révolutions sont le produit de facteurs divers, parmi lesquels les conditions économiques et la liberté, mais un facteur principal qui n'apparait point ou qui semble ne point apparaître, est la façon de gouverner au moyen de réactions politiques et de persécutions personnelles. Alors, les hommes les plus doux s'émeuvent, car, eux aussi, sont lésés dans leur liberté et dans leurs droits individuels, ils sont menacés par l'exagération, la violence et l'effet final est la révolution proche ou lointaine.

J'ai décrit rapidement la mécanique des émotions selon les lois également mécaniques que j'y ai trouvées, et selon les associations instinctives formées au sein de la vie animale et humaine par l'expérience avec les mouvements et les faits psychiques différents qui s'y sont associés dans les diverses conditions de l'existence. De cette rapide description, il résulte un fait de grande valeur: c'est que tous les phénomènes émotionnels ont leur siège physique dans la vie organique de nutrition, en un centre complexe dont dépend cette vie organique, dans le bulbe, sans autre participation du cerveau supérieur que celle provenant de la conscience ou de la révélation psychique du phénomène lorsqu'il se produit; il en résulte également que le cerveau, comme organes de fonctions et de formes intellectuelles est simplement un moyen de provoquer des émotions, de même que tous les organes et tissus stimulés à la périphérie sont des motifs ou des causes déterminantes de douleur et de plaisir pour le même centre émotif, commun aux deux espèces d'excitations périphériques et centrales: la différence, donc, entre les sentiments provoqués à la périphérie, et ceux provoqués dans les centres cérébraux, se trouve seulement dans la nature et non pas dans le siège de ces sentiments, ni dans leur manière ou leur base physique. Enfin, le parallélisme des causes déterminant la douleur et le plaisir se rencontre aussi dans l'intensité des excitations; malgré leur relativité eu égard aux conditions individuelles du patient. C'est-à-dire que c'est un excès d'excitation qui provoque les émotions douloureuses; une excitation modérée provoque, au contraire, une émotion agréable, tandis que l'on trouve également un plaisir à apparence négative comme dans la cessation de douleur, et un plaisir dont les excitations sont excessives. La nature de ces stimulations et leur caractère comme leur intensité excessive sont tels que les émotions résultantes sont un mélange de douleur et de plaisir et peuvent avoir des effets semblables aux excitations douloureuses: j'en parlerai dans la partie spéciale et dans la classification des sentiments.


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