Se concentrer en griffonnant...

Les gribouillis que l'on a tendance à faire le temps d'un discours lors d'une réunion ou en classe, aident à la concentration.Il n'est pas rare de griffonner des petits dessins lors de réunion, en classe, ou encore lorsque l'on discute au téléphone. Mais ces petits gribouillis perturbent-ils l'attention portée sur le discours que l'on écoute? Il s'avère que non. Au contraire, ils pourraient même améliorer la concentration!


Pourquoi griffonner n'interfère pas sur l'écoute d'un discours?

Dessiner et écouter sont deux activités très différentes dans la mesure où elles n'impliquent pas les mêmes zones cérébrales. En effet, le dessin fait intervenir les régions visuelles et les régions motrices du cerveau, tandis que l'écoute fait appel au cortex auditif, ainsi qu'aux aires du langage (les aires de Broca et de Wernicke, notamment). Étant donné que ces deux activités (dessiner et écouter) n'utilisent pas les mêmes réseaux neuronaux, elles n'entrent pas en compétition.

Pourtant, il peut arriver que le dessin gêne le suivi d'une conversation ou d'un discours lorsque celui-ci demande un effort important de visualisation (par exemple, mémoriser un itinéraire). En effet, dans ce cas, la nature des informations contenues dans le discours met en jeu les mêmes zones cérébrales que le dessin. L'écoute et le dessin entrent alors en concurrence.


Comment les gribouillis peuvent-ils améliorer la concentration?

Lorsque nous ne sommes pas engagés de façon très active dans une tâche qui demande une attention soutenue, des petites pensées tendent à surgir et à nous détourner du contenu du discours. C'est ce que l'on appelle communément le vagabondage de l'esprit et scientifiquement le réseau par défaut.
Or, ce réseau cérébral qui tend à s'activer par défaut voit son activité diminuer, voire s'arrêter, lorsque nous orientons notre attention sur une image. En somme, le simple fait de maintenir son regard sur une feuille et d'observer passivement l’exécution d'un dessin pourrait empêcher nos pensées de se perdre dans des vagabondages et ainsi de rester concentré sur le discours.

Une personne ou un élève qui griffonne durant une réunion ou un cours n'est donc pas le signe d'un manque d'attention, bien au contraire!


Inspiré des travaux de Jean-Philippe Lachaux.

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