La phobie d'impulsion ou la peur de tuer

La phobie d'impulsion, qui se caractérise par une peur constante de faire du mal à autrui ou à soi-même, fait partie des troubles obsessionnels compulsifs (TOC).Certaines personnes ont des pensées ou des images qui s'imposent à leur conscience comme un impératif le plus souvent absurde. Il peut s'agir d'un besoin irrépressible de vérifier qu'une porte est bien fermée, d'une peur irrationnelle d'attraper des maladies en touchant des objets de la vie quotidienne, ou encore d'une crainte de commettre des actes graves et répréhensibles envers les autres.
Dans ce dernier cas, on parle de phobie d'impulsion. Plus précisément, ce trouble se caractérise par une crainte profonde de ne pas contrôler suffisamment son comportement ou ses pensées et de commettre des agressions, notamment des crimes.

La phobie d'impulsion fait partie des troubles obsessionnels compulsifs (TOC). En effet, environ un quart des TOC sont des phobies d'impulsion. Elles sont source de détresse, d'anxiété et perturbent considérablement la vie quotidienne.


Comment se caractérise la phobie d'impulsion ?

La phobie d'impulsion se caractérise par des pensées intrusives qui vont à l'encontre des valeurs du patient. Celui-ci craint alors de passer à l'acte ou d'avoir déjà commis des agressions. En outre, aucune conduite ne le rassure, même s'il constate au fil du temps qu'il ne fait de mal à personne. Voici les idées obsédantes les plus fréquentes :

  • Agresser sexuellement des proches ou des enfants.
  • Se blesser, s'automutiler, se défenestrer, se tuer.
  • Faire du mal à son bébé.
  • Agresser, étrangler, poignarder ou tuer quelqu'un, le plus souvent un proche.
  • Adopter un comportement ou des propos immoraux ou blasphématoires.

Ainsi, pour lutter contre ces obsessions, le patient peut essayer de les remplacer par d'autres pensées réconfortantes (en se répétant, par exemple, qu'il est une bonne personne). Il peut également tenter de faire diversion en s'adonnant à la lecture, au sport, à la musique..., ou encore se rassurer auprès de ses proches en leur posant des questions telles que : "Suis-je violent ?", "Les couteaux sont-ils hors d'atteinte ?", etc.
Il arrive aussi que le patient mette en place des conduites d'évitement (par exemple, ne plus sortir dans la rue, se débarrasser de toutes les lames, etc.).


Quelle est l'origine de ce TOC et peut-on le soigner ?

Plusieurs facteurs peuvent déclencher une phobie d'impulsion. Ce peut être un événement traumatisant, une période de stress intense, ou encore un changement de vie comme un déménagement ou une naissance. Heureusement, ce trouble peut se soigner. Plus précisément, sa prise en charge repose sur trois types de traitements :

  • Les médicaments : Les anxiolytiques et les antidépresseurs s'avèrent plutôt efficaces.
  • La thérapie cognitivo-comportementale : Elle consiste à exposer progressivement le patient à ses angoisses, tout en lui donnant des solutions pour les surmonter. Ainsi, celui-ci apprend à tolérer ses obsessions petit à petit, sans recourir à ses compulsions.
  • La méditation de pleine conscience : Elle consiste à observer le flux de ses propres pensées, sans porter de jugement sur leur contenu.

Ainsi, le patient va progressivement sortir du cercle vicieux de ses pensées et réduire ses compulsions.


Inspiré des travaux de Grégory Michel, de Sanem Mersin kılıç, de Richard Moulding et de Lionel Dantin.

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