Le sentiment de soi dans notre cerveau

A chaque instant, nous nous construisons mentalement, c'est-à-dire que nous remanions notre perception du monde à mesure que les événements de notre vie s'enchainent, tout en gardant une certaine cohésion de notre identité. Ainsi, en avançant dans le temps, nous visitons sans cesse le passé à travers nos souvenirs, puis nous nous projetons vers le futur en imaginant ce que nous serons dans l'avenir.
En somme, nous faisons coexister trois versions de nous-mêmes : une version passée, une version présente et une version future. Cette cohabitation de notre passé, de notre présent et de notre futur forme notre sentiment d'identité.

Par ailleurs, tout ce qui fait référence à soi est traité différemment dans notre esprit. En effet, les informations relatives à nous-mêmes semblent bénéficier d'un accès privilégié à notre conscience. Elles sont plus saillantes dans nos pensées. On parle alors d'effet d'autoréférence.


Le sentiment d'identité est-il localisé dans notre cerveau ?

Le sentiment de soi, ou plus exactement l'effet d'autoréférence, a pu être récemment localisé dans notre cerveau grâce aux techniques d'imagerie cérébrale. On a alors découvert que le cortex préfrontal médian est particulièrement impliqué dans ce sentiment. Cette région cérébrale est divisée en deux zones :

  • La section dorsale (ou supérieure) : Elle joue un rôle dans la distinction entre soi et les autres. Aussi, elle s'active lorsque nous réalisons diverses tâches et nous permet ainsi de distinguer nos propres actions de celles des autres.

  • La section ventrale (ou inférieure) : Elle participe au traitement des émotions que nous ressentons personnellement. En outre, elle est impliquée dans la mise en place d'un lien entre les souvenirs passés, présents et futurs afin d'élaborer une image de soi cohérente.

Le sentiment de soi peut-il être altéré ?

Le sentiment de soi est localisé dans le cerveau au niveau du cortex préfrontal médian.Les personnes présentant des lésions au niveau du cortex préfrontal médian présentent effectivement une altération de l'effet d'autoréférence, et par conséquent de leur sentiment d'identité.
Plus précisément, les patients présentant des lésions au niveau de la partie ventrale de cette région du cerveau sont pratiquement incapables de se remémorer quoi que ce soit en lien avec eux-mêmes, et ce aussi bien dans le présent que dans un avenir hypothétique. Ainsi, ne sachant pas comment se définir, ces individus ont tendance à confabuler, c'est-à-dire qu'ils inventent des choses sur eux-mêmes, souvent loufoques, sans même en avoir conscience. De plus, leurs émotions sont beaucoup plus superficielles.

En revanche, ces altérations sont beaucoup moins saillantes en ce qui concerne le soi passé. Cela s'explique par le fait que chez les personnes saines, l'activité de leur cortex préfrontal médian ne s'active pas plus lorsqu'elles pensent à elles-mêmes telles qu'elles étaient dans le passé, que lorsqu'elles pensent à d'autres personnes. Les lésions au niveau de cette région cérébrale ont donc peu d'impact sur le sentiment de soi passé.


Inspiré des travaux de Robert Martone, de Debora Stendardi, d'Emily Pronin et de Lee Ross.

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