Quand le calme devient salutaire...

Alors que le bruit est néfaste pour la santé, le silence, au contraire, stimule nos ressources cognitives et améliore notre bien-être.Les moments de silence dans une journée ont tendance à devenir de plus en plus rares. En effet, nous sommes constamment exposés au bruit, que ce soit le bruit de la circulation, la musique des supermarchés, le bourdonnement des appareils électriques, etc. Au point que nous ne le remarquons même plus !
Pourtant, cette pollution sonore n'est pas anodine. En effet, le bruit peut nuire à la santé lorsqu'il est permanent et assez élevé. Par exemple, les personnes habitant près d'un aéroport ou d'une autoroute ont plus de risque de développer des maladies cardiovasculaires.

Ainsi, le silence est devenu une ressource précieuse pour laquelle certains sont même prêts à payer (retraite de silence, écouteurs antibruit, passe privilège pour zones silencieuses, etc.).


Comment le bruit peut-il être délétère si nous nous y habituons ?

Il est vrai que nous avons tendance à nous habituer aux différents sons que nous entendons continuellement. Si bien que nous n'y prêtons même plus attention. Pourtant, si ces bruits permanents s'arrêtent soudainement, le silence qui fait place est souvent saisissant. Il suffit, par exemple, d'éteindre un ordinateur à la ventilation un peu bruyante pour ressentir ce contraste sonore.

Cette impression résulte de l'activation dans le cerveau d'un réseau neuronal spécialisé dans le silence. Or, ce réseau semble favoriser la croissance de nouveaux neurones dans l'hippocampe (une région du cerveau impliquée dans la mémoire). C'est en tout cas ce qui a été observé chez l'animal.


Le silence serait donc bénéfique pour le cerveau ?

En plus de stimuler la croissance de nouveaux neurones, le silence favorise l'activité de certaines régions du cerveau qui fonctionnent de manière autonome et que l'on nomme réseau du mode par défaut. Ainsi, ce réseau s'active lorsque nous ne faisons rien et laissons libre cours à nos pensées.
Aussi, cet état de repos, souvent considéré comme une perte de temps ou un manque de concentration, est en fait une aptitude importante de notre cerveau. En effet, ce vagabondage mental tend à améliorer certaines capacités cognitives comme la flexibilité mentale, le raisonnement, la créativité, mais aussi la maîtrise de soi. D'ailleurs, les personnes qui se laissent souvent aller à leurs pensées ont un cortex frontal plus épais.

Ainsi, le silence serait propice à la régénération de nos ressources cognitives, et plus généralement à l'amélioration de notre bien-être. D'ailleurs, la privation sensorielle (souvent induite par un dispositif de cuve dotée d'un capot insonorisé et remplie d'eau salée dans laquelle les patients flottent sans effort) s'avère une méthode efficace pour réduire le stress, l'anxiété, la sensibilité à la douleur, mais aussi pour améliorer l'humeur.


Inspiré des travaux d'Ana von Hopffgarten, de Luciano Bernardi, de Michael Wehr, de Gerd Kempermann, de Stephen Kaplan et de Justin Feinstein.

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