Ce que dit notre voix...

Nous associons souvent la voix à des traits de personnalité. Pourtant, il n'est est rien.Nous avons tendance à juger les autres à partir de leur voix. Ainsi, la prosodie, la hauteur, le timbre et l'intensité de la voix sont des paramètres acoustiques que nous utilisons naturellement pour évaluer le tempérament de notre interlocuteur.
Par exemple, une personne qui parle vite à tendance à être jugée comme crédible. Ou encore, une voix grave est souvent perçue comme un signe de dominance. Mais ces attributions spontanées ne sont pas toujours justes si l'on en croit les études menées sur le sujet...

Néanmoins, la voix pourrait révéler de précieux indices sur notre santé mentale
et pourrait ainsi être exploitée par des technologies permettant d'établir un diagnostic vocal.


Les caractéristiques vocales sur lesquelles nous nous appuyons seraient donc peu fiables ?

Les caractéristiques acoustiques de la voix sont souvent utilisées pour en déduire des composantes de la personnalité comme la fiabilité, la crédibilité, l'honnêteté, l'humilité... Pourtant, les résultats des différentes recherches menées sur ce sujet ne mettent en évidence aucun lien (ou très peu) entre les caractéristiques de la voix et la plupart des traits de caractère.

Seuls la hauteur de la voix et le trait de dominance semblent liés. Ce lien est observé aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Ainsi, une voix grave est souvent signe de dominance mais aussi d'extraversion. Ce phénomène pourrait s'expliquer par l'action de la testostérone qui provoquerait un épaississement des cordes vocales, tout en agissant sur le cerveau de façon à stimuler le caractère dominant.

Ainsi, contrairement à ce que nous avons tendance à penser, nous ne sommes pas doués pour juger un individu à partir de sa voix.


La voix peut-elle révéler d'autres indices ?

L'analyse de la voix peut s'avérer utile dans le domaine de la santé. Car de nombreuses maladies affectent notre voix ou notre façon de parler. En effet, parler nécessite la coordination de nombreuses structures anatomiques (la langue, les cavités nasales, les lèvres... mais aussi le cerveau). De fait, lorsqu'une de ces structures est affectée, la voix peut changer.
C'est pourquoi des chercheurs tentent de mettre au point des applications d'analyse vocale pour détecter ces anomalies de la voix et ainsi aider au diagnostic précoce de certaines pathologies.

C'est le cas, par exemple, pour certaines maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer, ou encore pour des troubles neurodéveloppementaux comme le trouble du spectre autistique ou le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité. Les technologies d'analyse vocale sont également à l'étude dans le cadre de maladies mentales comme la dépression, le syndrome de stress post-traumatique, mais aussi dans le cadre de maladies infectieuses comme le covid-19.


Inspiré des travaux de Guillaume Jacquemont, de Jean-Julien Aucouturier, de Mila Mileva, de Julia Stern, de ChistrophSchild, d'Emily Anthes, de Björn Schuller, de Charles Marmar et de Visar Berisha.

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