Les hauts potentiels intellectuels ont-ils un cerveau particulier ?

Le QI de la population générale se répartit sous une courbe en forme de cloche. Les HPI se situent à l'extrémité de la courbe.Environ 2,5% de la population présente un quotient intellectuel (QI) très élevé, c'est-à-dire supérieur à 130. Ainsi, on peut supposer que le fonctionnement cérébral de ces personnes à haut potentiel intellectuel (HPI) diffère de celui des individus situés dans la norme.
Et les études menées sur ce sujet montrent effectivement qu'il existe des différences, notamment au niveau de la force de connexion neuronale.

Néanmoins, ces différences ne sont pas du type "tout ou rien". Elles se présentent plutôt sous la forme d'un continuum. De fait, plus l'intelligence d'un individu est élevée, plus celui-ci aura tendance à présenter des différences cérébrales.


Quelles sont ces différences cérébrales ?

En tentant de découvrir les bases neuronales de l'intelligence, les chercheurs ont mis en évidence trois principales tendances chez les HPI :

  • Le volume du cerveau : Le volume cérébral a tendance à augmenter légèrement et régulièrement avec le QI, et ce quelque soit la façon de le mesurer (volume total, volume de matière grise, volume de matière blanche, volume intracrânien, etc.). Mais attention, il ne s'agit là que d'une tendance. En effet, certaines personnes peuvent avoir un QI très élevé tout en possédant un cerveau de taille modeste. C'était notamment le cas d'Albert Einstein.

  • Les connexions entre régions cérébrales : Le faisceau de neurones reliant les zones frontales et pariétales du cerveau, c'est-à-dire les parties antérieures et postérieures du cerveau, est plus développé chez les HPI. Cela facilite le dialogue entre ces régions cérébrales, ce qui a pour effet d'améliorer les performances cognitives de ces individus.

  • Les connexions interhémisphériques : Les deux hémisphères du cerveau sont reliés par un pont neuronal appelé corps calleux. Celui-ci permet de faire circuler les informations d'un côté à l'autre du cerveau. Or, il s'avère que l'épaisseur du corps calleux est corrélé au QI. Ainsi, plus le corps calleux est épais, plus le QI a tendance à être élevé.

Existe-t-il un gène de l'intelligence supérieure ?

La composante génétique fait effectivement partie des facteurs impliqués dans l'intelligence. Toutefois, on ne sait pas précisément quels gènes sont impliqués dans les différences cérébrales observées chez les HPI.
En fait, l'intelligence semble déterminée par de très nombreux gènes (sans doute plus d'un millier) qui interagissent les uns avec les autres. Aussi, les mêmes gènes expliqueraient les variations de QI observés aussi bien dans la population générale que dans celle des HPI. Le haut potentiel intellectuel se situerait donc sur l'extrême d'un continuum des variations génétiques.

Finalement, le cerveau et le bagage génétique des HPI ne sont pas fondamentalement différents de ceux de la population générale. En effet, les HPI ne présentent aucune singularité cérébrale ni aucune mutation génétique. Simplement, ils ont tendance à se situer sur l'extrémité supérieure du spectre des intelligences.


Inspiré des travaux de Nicolas Gauvrit, de Gilles Gignac, de Christoph Fraenz, d'Eileen Luders et de Delilah Zabaneh.

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