Un sourire communicatif...

Le sourire peut être considéré comme une forme de protolangage car il s'avère un excellent outil de communication universel.Nous sourions une centaine de fois par jour, souvent sans même nous en rendre compte. Et si le sourire illumine notre visage aussi souvent, c'est certainement parce qu'il remplit une fonction fondamentale dans notre vie sociale.

En effet, le sourire est un outil de communication efficace qui nous permet d'exprimer une émotion de joie, de plaisir, d'amusement... Mais c'est aussi une expression complexe qui implique des mécanismes cérébraux à la fois moteurs et émotionnels.


Quels sont précisément les mécanismes cérébraux en question ?

Lorsque nous regardons une personne sourire, non seulement nous sommes enclins à sourire également, mais nous sommes aussi envahis par un sentiment de joie plus ou moins intense. Ce phénomène s'explique par l'activation de deux principales régions du cerveau :

  • Une zone motrice : Il s'agit notamment des neurones miroirs. Ceux-ci s'activent lorsque nous effectuons une action, mais aussi lorsque nous regardons cette même action réalisée par quelqu'un d'autre. Les neurones miroirs nous permettent ainsi d'apprendre en observant et en imitant.

  • Une zone émotionnelle : Il s'agit notamment du réseau cérébral responsable de l'émotion de joie que nous ressentons lorsque nous rions.

Ainsi, action et émotion sont étroitement liées et produites par un circuit neuronal miroir dédié au rire. Par ailleurs, étant donné le rôle crucial joué par la composante imitative dans ce phénomène, celle-ci pourrait expliquerl'extrême contagiosité du rire.


Le sourire serait donc une forme de communication sociale ?

Le sourire provoque un échange émotionnel qui dépasse l'empathie. En effet, lorsqu'on observe une personne sourire, on ne s'arrête pas à la compréhension de son émotion : on agit en souriant également grâce à l'activation du circuit neuronal miroir. On parle alors de contagion émotionnelle. Son rôle principal est de favoriser la cohésion du groupe. Le sourire serait donc une sorte de code gestuel et communicatif protolinguistique.

Par ailleurs, bien que le rire soit une caractéristique universelle de notre espèce, on observe tout de même quelques différences culturelles. Plus précisément, il semble que la propension à rire soit associée à l'hétérogénéité culturelle d'une population. En effet, plus un pays est fermé sur lui-même, moins ses habitants semblent enclins à sourire. Et inversement : plus un pays représente une grande diversité culturelle, plus ses habitants ont tendance à sourire davantage.
Ce phénomène s'expliquerait par le fait que les individus appartenant à des cultures hétérogènes ont tendance à adopter des expressions plus facilement reconnaissables pour mieux se faire comprendre de tous.


Inspiré des travaux de Federica Sgorbissa, de Paul Ekman, de Paula Niedenthal et de Fausto Caruana.

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