Le mépris : un sentiment énigmatique

Froideur, distanciation, indifférence... Les causes, les conséquences et les manifestations du mépris sont difficiles à cerner. Cela rend ce sentiment insaisissable et mystérieux. D'ailleurs, le mépris est souvent confondu avec le dégoût, la déception, la colère, la tristesse, voire la pitié.

Les scientifiques eux-mêmes ne savent pas vraiment comment classer le mépris. Est-ce un mélange de colère ou de dégoût ? Ou plutôt un ressentiment général ? Une chose est sûre, c'est que le mépris ne peut pas être considéré comme une émotion de base qui implique une réaction physiologique. Il s'agirait plutôt d'une forme d'indifférence qui ne mobilise aucun affect.


Le mépris se caractériserait donc par une froideur affective ?

Généralement, le mépris ne s'accompagne pas de reproche ni de dispute. Sans doute parce que ce sentiment déclenche une forme de désengagement vis-à-vis de la personne méprisée. Autrement dit, la fonction du mépris serait d'exclure autrui de notre sphère personnelle.
Ainsi, contrairement à la colère, le mépris ne s'accompagnerait pas d'une volonté de corriger une injustice particulière ou de réclamer une réparation, car celle-ci est considérée comme vaine. Dans ces conditions, notre jugement ne serait plus motivé par un acte particulier, mais plutôt par la personne toute entière. Celle-ci serait alors considérée comme mauvaise et irrécupérable.

Plus précisément, le mépris désactiverait les émotions sociales d'affiliation comme l'empathie, la culpabilité ou la honte. Il s'agirait donc d'un désengagement total et le plus souvent définitif. C'est pourquoi la plupart des gens préfèrent être la cible de la colère que du mépris.


Le mépris est-il facile à identifier ?

La perception d'un visage méprisant active des aires du cerveau impliquées dans la colère et la peur. Il s'agit de l'amygdale, du globus palludus et du putamen.

L'expression faciale du mépris est également très difficile à discerner car elle se caractérise par une simple élévation de la lèvre supérieure. D'ailleurs, l'activité du cerveau à la vue d'un visage dédaigneux ne recouvre que partiellement les régions de la peur ou de la colère. Plus précisément, la perception du mépris active les aires cérébrales suivantes :

  • l'amygdale
  • le globus pallidus
  • le putamen

Ainsi, le mépris reste à ce jour un sentiment énigmatique et insaisissable pour les scientifiques qui ne savent pas vraiment comment classer cette expression sans affect.


Inspiré des travaux de Sebastian Dieguez, d'Agneta Fischer, de Matthew Gervais et de Daniel Fessler.

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