Les enfants face au danger des écrans

Les écrans sont néfastes pour le développement cérébral de l'enfant.A en croire les résultats alarmants de nombreuses études menées sur les répercussions du numérique chez les enfants, les écrans entraveraient leur développement cognitif et émotionnel.

En effet, les écrans en tous genres qui envahissent l'environnement dans lequel nous évoluons à l'ère du numérique empêchent le cerveau des enfants de se construire correctement et de fonctionner de façon optimale. Et les répercussions sont considérables : problème d'attention, sommeil dégradé, langage appauvri...


Quelles sont précisément les effets des écrans sur le développement de l'enfant ?

L'utilisation des écrans, que ce soit la télévision, les smartphones, les tablettes ou l'ordinateur, affectent le développement cognitif et émotionnel des enfants, et ce de façon durable. Plus précisément, voici les principales répercussions d'un usage intensif de ces nouvelles technologies :

  • Un effondrement des interactions humaines : les interactions humaines sont fondamentales pour le développement de l'enfant et de l'adolescent. Or, plus l'usage du numérique est intense, plus ces interactions s'appauvrissent. Ainsi, au cours des 12 premières années de la vie, le temps consacré à la télévision au détriment des interactions familiales s'élève à 2500 heures en moyenne ! Et il faut ajouter à cela le temps que les parents passent sur leur smartphone, la télévision ou leur console de jeux, au détriment des incitations avec leurs enfants.

  • Un appauvrissement du langage : La diminution des échanges verbaux intrafamiliaux causée par un usage intensif des écrans réduit considérablement les vocalisations de l'enfant et les verbalisations parentales. Aussi, ce manque de stimulation verbale augmente le risque qu'un enfant soit amené à consulter un orthophoniste. Ainsi, lorsque les échanges verbaux au sein de la famille sont réduits à moins de 2 heures par jour, le risque que l'enfant aille chez l'orthophoniste est multiplié par 8 !

  • Une augmentation de l'hyperactivité et des troubles de l'attention : Une immersion quotidienne dans un environnement visuel et sonore agressif (c'est-à-dire empreint de bruits et d'images numériques) favorise le développement de troubles de l'attention, d'une hyperactivité et la tendance à prendre des risques. Ce type d'environnement affecte également l'apprentissage et la mémorisation. D'ailleurs, le recours au numérique dans l'enseignement scolaire est de plus en plus remis en question. En effet, de plus en plus d'études montrent que plus la charge pédagogique est transférée de l'humain vers la machine, plus les résultats scolaires chutent, et plus les inégalités sociales augmentent.

  • Un manque de sommeil : Le temps considérable passé devant les écrans (télévision, smartphone, etc.) est du temps en moins passé à dormir. En effet, entre 2 et 8 ans les enfant passent en moyenne 3 heures par jour devant un écran, pour atteindre près de 7 heures entre 13 et 18 ans ! Sans compter que la lumière émise par les écrans interfère avec la sécrétion de l'hormone du sommeil, ce qui retarde considérablement l'endormissement. Or, le sommeil joue un rôle fondamental dans la mémorisation, l'attention, le contrôle émotionnel, le système immunitaire, la maturation cérébrale, etc.

Nous serions donc inadaptés pour le monde numérique ?

Notre cerveau est avant tout câblé pour l'interaction humaine. Il n'a pas été façonné par l'évolution pour fonctionner dans le monde numérique actuel. Et même si nous avons un fort potentiel adaptatif, nous ne parviendrons jamais à nous adapter aux contraintes de cet environnement numérique tout en permettant à notre cerveau de se développer de façon optimale.
En effet, adaptation et performance ne vont pas toujours de paire. Cela s'observe notamment dans les milieux inhospitaliers. C'est le cas, par exemple, de la haute montagne : même si notre organisme parvient à s'adapter à une altitude très élevée, nos performances physiques diminuent considérablement.

Finalement, pour que le numérique ne nuise plus au développement du cerveau, il faudrait plutôt chercher à adapter les nouvelles technologies à notre cerveau et non l'inverse.


Inspiré des travaux de Michel Desmurget, de Serge Tisseron, de Sheri Madigan, de Samantha Sohn et de John Hutton.

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