Sauvegarder notre planète : un défi hors de notre portée ?

Alors que nous avons épuisé les ressources de notre écosystème et que notre planète est en danger, nous sommes incapables de réagir pour tenter de la sauver.Depuis des dizaines de millions d'années, les actions des animaux sont régies et motivées par des mécanismes simples qui récompensent par le plaisir tout comportement tourné vers la survie.

Le problème, c'est qu'au fil de l'évolution, le cerveau humain a subi une transformation telle qu'elle nous a permis d'élaborer des stratégies sophistiquées capables d'assouvir nos besoins de façon quasi-immédiate, parfois même sans le moindre effort.
Cela a bouleversé notre propre équilibre ainsi que celui de notre écosystème. Si bien qu'aujourd'hui, la suralimentation cause plus de décès que la dénutrition, et la pollution liée à la surproduction de denrées alimentaires, d'automobiles, d'outils numériques... menace désormais notre planète et donc notre survie.


Mais d'abord, quels sont ces objectifs qui motivent nos actions et comment se sont-ils retournés contre nous ?

Le cerveau humain est configuré pour poursuivre des objectifs basiques de survie à brève échéance. En aucun cas il n'a été programmé pour refréner ses besoins une fois assouvis. Autrement dit, notre cerveau n'est jamais rassasié et en demande toujours plus. Or, si ce fonctionnement nous a été bénéfique durant des centaines de milliers d'années, il s'avère aujourd'hui néfaste pour notre écosystème et notre propre survie.
Plus précisément, cinq principaux objectifs motivent nos actions, et ce même lorsqu'ils ont déjà été atteints, au risque de nous mettre en danger :

  • Se nourrir : Dans la plupart des pays industrialisés, la nourriture est devenue accessible à tous et en quantité illimitée. Aussi, la suralimentation et l'obésité qui en découle ne cessent de progresser, provoquant des millions de décès par an. Sans compter que la surproduction de denrées alimentaires dégrade considérablement notre environnement.

  • Acquérir du pouvoir : Le besoin de dominer, de se sentir fort, nous incite à posséder plus que les autres. Ainsi, les produits que nous achetons (les grosses voitures polluantes, le tout dernier smartphone, etc.), la destination de nos vacances (le plus loin possible), etc. sont fortement influencés par ces indicateurs de statut social. Et ces derniers ont plus de poids sur nos décisions que l'impact de cette surconsommation sur la planète dans 30 ou 40 ans.

  • Se reproduire : Aujourd'hui, le sexe, notamment les vidéos pornographiques, représente environ 35% du trafic internet. Outre le fait que la e-pornographie alimente une économie de près de 100 milliards de dollars, une telle consommation représente également une émission de 150 millions de tonnes de carbone chaque année dans l'atmosphère.

  • Connaître son environnement : La maîtrise de notre environnement nous a permis d'exploiter toutes les ressources à notre disposition, que ce soit par l'exploitation agricole ou minière. Mais cette exploitation a été si intensive que les ressources de notre planète commencent à s'épuiser. Sans compter que cette surexploitation a provoqué un profond déséquilibre entre l'humanité et les autres espèces animales et végétales.

  • Économiser ses efforts : Aujourd'hui, nous pouvons satisfaire nos besoins de façon quasi-immédiate, sans le moindre effort. En effet, la nourriture, le sexe, et même l'argent (grâce aux crédits) sont très facilement accessibles. Ainsi, nous sommes devenus impatients, incapables de se projeter sur le long terme pour un profit futur au prix d'un effort durable.

Est-ce que cette immédiateté nous empêche de réagir face à ce processus de destruction environnemental ?

Les bénéfices immédiats de nos efforts nous ont permis de survivre durant des millions d'années. Mais cette recherche de récompense immédiate apparaît désormais comme une cécité face à un futur incertain. En effet, nous sommes incapables de prendre véritablement conscience de la menace qui pèse sur nous pour les décennies à venir. Par exemple, nous sommes plus ennuyés de renoncer à des prochaines vacances dans une destination de rêve, que de savoir que 30% des terres habitables seront submergées dans 40 ans.
Ainsi, nous sommes devenus inadaptés face au drame qui se joue pour notre écosystème car notre cerveau continue inéluctablement de poursuivre des objectifs devenus incompatibles avec la préservation de notre environnement.

Pour sauver notre planète, il est donc nécessaire de changer de comportement. Pour cela il faudrait, par exemple, agir sur un facteur déterminant comme la norme sociale. En effet, en changeant les normes sociales, par exemple en valorisant l'altruisme, la générosité et le partage, il serait peut-être possible d'infléchir la trajectoire funeste vers laquelle l'humanité se dirige.


Inspiré des travaux de Sébastien Bohler.

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