L'enfant et son doudou : une histoire passionnelle
Que ce soit une peluche ou un simple morceau de tissu, beaucoup d'enfants développent une relation étroite avec leur doudou ; tellement fusionnelle qu'ils ont tendance à paniquer si on leur enlève. Le doudou se veut donc rassurant.
Cet attachement au doudou débute généralement vers l'âge de 6 mois et culmine entre 2,5 et 4 ans. L'objet tant aimé acquiert alors un statut unique pour l'enfant.
En fait, ce qui compte vraiment, ce n'est pas la peluche elle-même, mais le vécu entre elle et l'enfant, c'est-à-dire les nouvelles expériences et les découvertes partagées ensemble. C'est pourquoi le doudou ne peut pas être remplacer par un neuf !
Pourquoi le doudou est-il si apaisant ?
Le doudou est une sorte d'objet transitionnel, c'est-à-dire qu'il permet à l'enfant d'apprivoiser la séparation avec sa mère ou avec la personne qui s'occupe de lui, et d’entamer une transition vers l'autonomie. Ainsi, le doudou représente le premier objet que l'enfant peut mettre à distance tout en gardant la main dessus.
Plus précisément, en tant qu'objet transitionnel, le doudou est autant une extension de soi qu'un substitut de la mère. Ainsi, l'enfant considère cet objet comme faisant corps avec lui. C'est pourquoi il a tendance à le serrer contre lui lorsqu'il a mal, lorsqu'il a peur ou lorsqu'il est fatigué, car cela l'apaise. De fait, plus les bambins sont attachés à leur doudou, plus le pouvoir de celui-ci est grand.
Cet attachement au doudou traduirait donc une certaine anxiété chez l'enfant ?
On pourrait effectivement penser que la recherche du pouvoir apaisant du doudou traduit une nature anxieuse de l'enfant. Pourtant il n'en est rien. En effet, les études menées sur ce sujet ne montrent aucune corrélation entre le degré d'attachement au doudou et le tempérament plus ou moins craintif de l'enfant. Ainsi, certains petits particulièrement anxieux ne prêtent aucune attention à leur peluche préférée, tandis que d'autres, très sereins, ne la quittent pas.
Il n'y a donc aucune inquiétude à avoir. De toute façon, les enfants finissent tôt ou tard par se détacher de leur doudou, notamment à partir du moment où ils commencent à explorer leur environnement et à se socialiser.
Inspiré des travaux de Nicolas Guéguen, de Pauline Mahalski, de Donald Winnicott, d'Isabelle Chavepeyer et de Gabriel Ybarra.