Raison et motivation : un lien trop fragile chez les adolescents

Beaucoup d'adolescents préfèrent passer leur temps à jouer aux jeux vidéos ou à toute autre activité plaisante plutôt qu'à travailler leurs cours ou à ranger leur chambre, au grand dame de leurs parents qui se demandent comment motiver leur enfant. Car bien souvent, brandir la carotte ou le bâton s'avère totalement inefficace.
Heureusement, ce comportement si caractéristique de l'adolescence, s'estompe progressivement à partir de 18 ans. Ainsi, arrivé à l'âge adulte, ces jeunes commencent à adopter un comportement plus responsable, notamment en prenant conscience des enjeux auxquels ils sont confrontés.


Les adolescents n'auraient donc pas conscience des enjeux qui se présentent à eux ?

Les adolescents ont effectivement beaucoup de difficultés à envisager le bénéfice future que peut rapporter un effort à fournir maintenant. Par exemple, ils ont souvent du mal à envisager que réviser ses examens en vu d'obtenir un diplôme permet d'accéder plus facilement à un travail satisfaisant dans l'avenir.La connexion entre le cortex préfrontal et le striatum n'est pas encore opérationnelle chez les adolescents qui privilégient alors les activités procurant un plaisir immédiat.

En fait, cette incapacité à lier raison et motivation est due à l'immaturité de leur cerveau. Plus précisément, la capacité de se motiver en fonction d'un enjeu dépend d'une connexion entre deux régions du cerveau : le cortex préfrontal et le striatum (impliqué dans la perception du plaisir).
Or, avant l'âge de 18 ans, cette connexion neuronale n'est pas encore tout à fait opérationnelle, ce qui empêche l'adolescent de faire le lien entre l'effort et le bénéfice qu'il peut en tirer plus tard.


Il n'y a donc aucun moyen de motiver les adolescents ?

Heureusement, tout n'est pas vain. Il est tout de même possible d'influencer les adolescents, ou du moins d'accélérer le processus de maturation de leur cerveau.
Mais avant tout, il est essentiel d'essayer de comprendre ce qui a de la valeur pour ces jeunes. Or on sait que leurs motivations reposent davantage sur le désir de devenir populaire auprès de leurs pairs (ce qui les conduisent souvent à prendre des risques), ou encore sur le plaisir immédiat que peut procurer une activité.

Mais malgré les apparences, l'influence des parents continue de s'exercer au cours de l'adolescence, mais plutôt par le biais de l'exemplarité. En effet, il semble qu'un apprentissage par mimétisme, en partie inconscient, s'opère chez les adolescents. L'exemplarité joue donc un rôle crucial.
De plus, sensibiliser en permanence les jeunes aux enjeux aide sans doute à accélérer et consolider la connexion neuronale entre le cortex préfrontal et le striatum de leur cerveau, car même si cette connexion arrive à maturité vers l'âge de 18 ans, elle commence à se construire bien avant.


Inspiré des travaux de Catherine Insel, d'Erik Kastman, de Catherine Glenn, de Leah Somerville et de Sébastien Bohler.

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