La phobie sociale ou la peur du regard des autres

Le trouble de l'anxiété sociale est bien plus grave que la timidité car il risque de conduire la personne qui en souffre vers un isolement social.Le trouble de l'anxiété sociale (ou phobie sociale) se caractérise principalement par la crainte d'être jugé par les autres. En effet, les phobiques sociaux manquent de confiance en soi et se dévaluent sans cesse.
Aussi, le fait de redouter en permanence d'être moqué les incite à éviter les contacts sociaux, à ne plus sortir, parfois au détriment de leur vie sentimentale ou professionnelle, et pour les plus jeunes, de leur parcours scolaire.

Car cette pathologie psychique apparaît souvent très tôt, vers l'âge de 5 ans. Par ailleurs, il est très difficile d'estimer le nombre d'individus atteint de ce trouble car beaucoup de personnes concernées considèrent leurs difficultés sociales comme faisant partie de leur caractère. En France, on estime qu'environ 3% de la population souffrirait de phobie sociale.


L'anxiété sociale est-elle différente de la timidité ?

De nombreux spécialistes considèrent qu'il existe un continuum entre la timidité et l'anxiété sociale. Cependant, la phobie sociale se distingue de la timidité par la gravité de ses symptômes. En effet, la timidité est avant tout un trait de caractère, alors que la phobie sociale est un trouble mental qui empêche de mener une vie normale.

En outre, contrairement à la timidité, l'anxiété sociale tend à s'amplifier si la situation anxiogène se prolonge ou se répète. Par exemple, chez les personnes timides, s'exprimer devant un auditoire génère une forte anxiété au début, mais celle-ci tend à s'atténuer au fil de l'exercice, ou à mesure que celui-ci est répété. Au contraire, chez les phobiques sociaux, la répétition d'une situation qui les met mal à l'aise n'entraîne aucune diminution de leur angoisse, elle a même tendance à l'augmenter.
Plus précisément, l'individu souffrant d'anxiété sociale porte un regard très négatif sur lui-même et a systématiquement l'impression que l'événement anxiogène (par exemple, une rencontre) se déroule mal, ce qui tend à aggraver son angoisse et à réduire le contact avec son interlocuteur. Sans compter qu'il peut également redouter l'apparition de certains symptômes comme un rougissement, des tremblements, des sueurs froides, etc., ce qui accroît encore son anxiété.

En fait, si la phobie sociale se distingue bien de la timidité, elle se rapproche néanmoins d'autres troubles mentaux comme la personnalité évitante ou le hikikomori. En effet, ces deux pathologies peuvent être considérées comme des variantes du trouble de l'anxiété sociale.


Existe-t-il des traitements efficaces ?

La majorité des personnes souffrant de phobie sociale ne reçoivent aucun soin, faute de consulter. D'ailleurs, ce sont surtout les hommes qui entreprennent cette démarche, peut-être parce qu'il n'y a pas si longtemps, une attitude en retrait était un trait recherché chez les femmes. Pourtant il existe des traitements relativement efficaces, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Elle vise à diminuer les pensées négatives et à se confronter progressivement aux autres afin de surmonter l'anxiété.

D'autres approches thérapeutiques comme la réalité virtuelle commencent à émerger ou sont encore à l'étude. Le but étant d'exposer les patients à la situation redoutée dans un environnement sécurisé.


Inspiré des travaux de Franflin Schneier, de Paola Emilia Cirerone, de Fausto Manara, de Pietro Grimaldi, de Liliana Dell'Osso et de Giovanni Sabato.

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