Notre première impression n'est pas toujours la bonne !

Notre première impression est souvent biaisée par de multiples facteurs dont il est important de prendre conscience pour mieux les contrôler.Nous avons souvent tendance à nous fier à notre première impression pour juger une personne. Pourtant, la sympathie ou l'antipathie immédiate que l'on éprouve pour une personne est sujette à de nombreux biais émotionnels, cognitifs et perceptifs qui risquent de nous induire en erreur.
Mieux vaut donc prendre conscience de ces pièges pour mieux les contrôler, lorsque l'on doit évaluer un individu.


Quels sont ces facteurs qui biaisent notre jugement ?

Il existe toute une série de facteurs qui risquent d'influencer de façon insidieuse notre première impression. Voici les principaux biais :

  • Le ressenti antérieur : ce qu'on a vécu juste avant de rencontrer la personne tend à influencer notre état émotionnel et ainsi à nous prédisposer à la juger de façon plus négative ou positive. Par exemple, le simple fait d'avoir lu des mots à connotation menaçante juste avant l'entrevue tend à rendre notre jugement plus négatif.

  • L'effet de primauté : nous sommes profondément marqués par les premières informations que nous découvrons. Or, si celles-ci sont positives, alors notre première impression tendra à l'être également. Au contraire, si ces informations sont négatives, alors notre jugement risquera de l'être aussi. Par exemple, une étude a montré qu'en décrivant des comportements ordinaires laissant supposer que l'individu est soit extraverti, soit introverti (par exemple : "il marchait seul ou en groupe"), celui-ci était jugé bien plus introverti quand les phrases représentant ce trait de caractère étaient placées au début plutôt qu'à la fin de la description.

  • L'apparence de la personne : la physionomie tend à activer de nombreux stéréotypes sociaux. De même, la beauté physique est un facteur qui conditionne notre première impression. Ainsi, une expérience a montré que les femmes au physique avantageux sont généralement jugées par les hommes comme étant plus sociables, équilibrées et drôles, contrairement à celles moins attirantes alors jugées plus sérieuses, maladroites et moins affables.

  • Le statut socio-économique : les personnes qui jouissent d'un haut statut socio-éconnomique se voient attribuer davantage de qualificatifs favorables. Par exemple, une étude a montré qu'un individu dont le nom comportait une particule était plus facilement recruté que celui qui n'en avait pas.

Est-il possible de neutraliser ces biais de jugement ?

Il existe effectivement quelques stratégies pour limiter l'impact de ces biais sur notre première impression. La première chose à faire est de faire le vide dans notre esprit avant de rencontrer notre interlocuteur, en s'accordant une petite pause ou en s'occupant de façon neutre.
Il est également important de ne pas juger une personne à chaud, mais plutôt de laisser mûrir notre impression. En effet, ce laps de temps permet, entre autre, d'amoindrir l'effet de primauté. Généralement, un dizaine de minutes suffisent.
Enfin, il est bien de prendre le temps de nous interroger sur notre jugement et de nous demander si certains facteurs ne l'auraient pas influencé.


Inspiré des travaux de Nicolas Guéguen, de John Bargh, de Paula Pietromonaco, de Solomon Asch, d'Abraham Luchins et de Mark Snyder.

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