Le discours intérieur : une véritable conversation avec soi-même !
Il nous arrive à tous de nous parler à nous-mêmes, que ce soit pour se rappeler de certaines tâches à accomplir, pour s'organiser, pour s'encourager dans des situations difficiles, pour résoudre un dilemme, etc... D'ailleurs, ces discours occupent une grande partie de notre temps. Si bien que l'on peut supposer que ces dialogues intérieurs jouent un rôle important.
Mais d'abord, quelle est la nature de ces discours intérieurs?
Le discours intérieur n'est pas un simple monologue qui consisterait, par exemple, à se répéter en silence une liste d'articles de façon à les garder en mémoire le temps de faire les courses. Au contraire, il s'agit d'un authentique dialogue avec soi-même. C'est-à-dire que le discours intérieur possède de véritables propriétés conversationnelles.
D'ailleurs, l'activité cérébrale observée lors d'un simple monologue est bien différente de celle d'un dialogue intérieur surgissant spontanément. En effet, lors d'un monologue intérieur, seuls le gyrus frontal inférieur et le gyrus temporal sont activés (il s'agit du système de langage standard mis en œuvre au cours de la production de tout type de parole).
En revanche, lors d'un dialogue intérieur, des régions cérébrales supplémentaires s'activent, notamment le cortex cingulaire postérieur et le précunéus. Or, ces aires du cerveau sont impliquées dans la cognition sociale et dans la conscience de soi et des autres.
Ainsi, lorsque nous nous parlons à nous-mêmes, nous nous engageons dans une véritable conversation mentale, à l'instar d'un échange social réel.
Mais à quoi sert ce langage intérieur?
Les dialogues intérieurs présentent de multiples fonctions. Par exemple, ils peuvent servir à :
- Réguler nos émotions (en se rassurant, en s'encourageant, etc...).
- S'organiser (en planifiant sa journée, en se rappelant les rendez-vous importants, etc...).
- Développer notre créativité : dialoguer avec des personnages imaginaires, des proches décédés, etc... est propice au développement de pensées divergentes.
Finalement, les dialogues intérieurs permettent surtout d'explorer des situations sociales en les mettant en scène mentalement et de les analyser par des jeux de rôles silencieux afin de mieux comprendre les autres, notamment leurs sentiments et leurs intentions. D'ailleurs, le processus du dialogue intérieur s'apparente à celui qui se produit lorsque nous lisons un roman. En effet, nous avons tendance à développer de l'empathie pour les personnages fictifs et à adopter leur point de vue.
Inspiré des travaux de Charles Fernyhough, de Ben Alderson-Day, de Simon McCarty-Jones et de Marcela Perrone-Bertolotti.