Se sentir impuissant et se résigner...

L'impuissance apprise se caractérise par une résignation et un désespoir suite au vécu répété d'une situation douloureuse.Eviter les situations de souffrance est un réflexe naturel qui nous pousse le plus souvent à prendre la fuite. Pourtant, il arrive parfois que certaines personnes acceptent de façon passive des situations insupportables, là où d'autres parviennent à y échapper.
Ceci s'explique par le fait que lorsque nous nous trouvons dans l'incapacité de contrôler ce qui nous fait du mal, nous finissons généralement par accepter la situation douloureuse, au point de ne plus tenter de la fuir même lorsque c'est possible. Par exemple, des individus à qui l'on a préalablement fait écouter des sons désagréables sans qu'ils ne puissent les stopper ou s'éloigner, ne vont plus chercher à les éviter dans une situation où pourtant cette possibilité leur est laissée.

C'est ce que les scientifiques appellent l'impuissance apprise. C'est-à-dire que, suite à un apprentissage négatif (par exemple, n'avoir aucun contrôle sur la diffusion de bruits désagréables), la personne placée dans une situation de stress intense considère comme inévitable l'issue de ses actions. Ainsi, la résignation et le désespoir semblent la rendre passive.


Cette résignation apprise peut-elle être assimilée à un état dépressif?

Les symptômes qui résultent de cet apprentissage négatif sont effectivement comparables à ceux de la dépression. En effet, on retrouve:

  • Une faible estime de soi.
  • Une tristesse persistante.
  • Des échecs répétés.
  • Parfois des troubles physiques liés à une somatisation du stress.

Toutefois, contrairement à l'impuissance apprise, la dépression peut apparaître indépendamment du vécu de l'individu, avec son cortège de changements neurobiologiques.


Ce comportement passif peut-il varier d'une personne à l'autre?

L'intensité de la résignation apprise est effectivement très variable d'un individu à l'autre. Ainsi, pour certains, cette passivité ne va s'appliquer qu'à la situation qui en est à l'origine, tandis que pour d'autres, elle va s'étendre à tous les aspects de la vie. Plus précisément, il existerait deux grands types de tempéraments face à l'impuissance acquise:

  • Les tempéraments négatifs: ils tendent à considérer comme permanents et omniprésents les effets d'une situation difficile et à s'en attribuer la faute.
  • Les tempéraments positifs: ils parviennent sans trop de difficultés à contenir leur impuissance dans une expérience donnée.

En fait, plus une personne est capable d'expliquer de façon rationnelle l'événement négatif qu'elle a subi et de lui donner du sens dans un contexte donné, et meilleure sera sa gestion du stress et sa capacité à cantonner son impuissance à la situation qui en est à l'origine.


Inspiré des travaux de Daniela Ovadia, de Martin Seligman, de Bruce Overmier et de Steven Maier.

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