La e-santé et ses applications mobiles !

La e-santé est en plein développement et les applications mobiles qu'elle propose ont un réel potentiel, à condition qu'elles soient approuvées scientifiquement.Soigner une dépression ou une addiction, réduire l'anxiété, lutter contre l'insomnie... Voilà les promesses proposées par une multitude d'applications pour smartphone.
Si cette auto-prise en charge qu'offrent ces nouvelles technologies peut être perçue comme un moyen de combler un certain vide sanitaire (selon l'OMS, la majorité des personnes souffrant d'un trouble mental, que ce soit dans les pays développés ou en voie de développement, ne reçoivent pas les traitements dont elles auraient besoin), il faut tout de même rester prudent quant à leur efficacité.
En effet, cette idée d'un "thérapeute mobile", disponible tout le temps et donc particulièrement adaptée à nos modes de vie modernes, n'en est qu'à son balbutiement. Aussi, une régulation de ces applications semble nécessaire.


Les applis mobiles en santé mentale sont-elles efficaces?

Face à la diversité du choix que l'on peut trouver dans l'AppStore ou le Play Store de son smartphone, il est parfois difficile de s'y retrouver et de choisir l'application la mieux adaptée à ses besoins. Sans compter que la plupart de ses applis n'ont pas été testées scientifiquement, ce qui laisse un doute quant à leur qualité. Cependant, de plus en plus d'applications commencent à recueillir des preuves de leur efficacité. C'est le cas, par exemple, de PTSD Coach, une appli destinée à assister les anciens combattants souffrant de stress post-traumatique ; ou encore de Boostme, qui prodigue quelques conseils pour améliorer son humeur et ainsi lutter contre la dépression.
Toutefois, il faut rester vigilant car certaines applis peuvent s'avérer inefficaces, voire dangereuses pour ses utilisateurs. Par exemple, une application visant à soigner le trouble bipolaire conseillait aux patients en plein épisode maniaque de boire de l'alcool fort pour les aider à s'endormir !

C'est pourquoi des services de santé spécialisés commencent à émerger, notamment en grande Bretagne et aux Etats-Unis, afin de faire le tri parmi ces milliers d'applis proposées dans le domaine de la santé mentale, et de diffuser une liste d'applications pour smartphones sûres et de confiance.


Comment pourrait-on améliorer l'efficacité de ces applications?

Dans un avenir proche, on peut supposer que la e-santé, et en l'occurrence les applications mobiles, feront partie intégrante des dispositifs médicaux existant dans le domaine de la santé mentale, à l'instar des psychothérapies en ligne qui ont fait irruption quelques années plus tôt, et qui se sont révélées efficaces et particulièrement adaptées à notre mode de vie moderne.

Plus précisément, pour que ces applis soient plus efficaces, il faudrait qu'elles soient davantage individualisées, c'est-à-dire que le traitement proposé soit vraiment adapté à la situation rencontrée par le patient, en tenant compte tout particulièrement des symptômes prédominants. Par exemple, si un patient souffrant de dépression manifeste surtout des insomnies et une perte de confiance en soi, il serait intéressant que l'application contre la dépression propose des modules "insomnies" ou "gestion de pensées négatives".
De même, avec le développement de nouvelles technologies comme les montres connectées, ou encore l'utilisation des données collectées par le smartphone, on peut imaginer que de plus en plus d'applications proposeront une surveillance médicale à distance. Par exemple, une hausse anormale de la fréquence cardiaque, ou encore une baisse brutale du nombre de SMS envoyés, pourrait traduire une aggravation de certains troubles et donc donner l'alerte à un médecin ou un coach mental assigné.

En somme, de tels dispositifs numériques pourraient, non pas remplacer les médecins, mais devenir de véritables outils thérapeutiques permettant de renforcer le suivi médical, ainsi que la relation clinique établie entre le soignant et son patient. La e-santé a donc certainement encore de beaux jours devant elle...


Inspiré des travaux d'Emily Anthes, de John Torous, de Jen Martin, d'Eric Kuhn, de Till Beiwinkel, de Jennifer Nicholas et de Xavier Briffault.

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