Optimisme et réalisme sont-ils compatibles ?

L'optirealisme consiste à adopter une vision à la fois lucide et optimiste du monde et de son évolution.Terrorisme, guerres, violences, injustices, fraudes, déforestation... Voilà des termes qui marquent régulièrement l'actualité internationale. A croire que l'humanité sombre progressivement et indubitablement dans le chaos.
Pourtant, à en croire certains psychologues ou sociologues, le monde ne va pas si mal. Il aurait même tendance à s'améliorer!


Alors que penser de l'évolution de l'humanité ?

A vrai dire, si le monde d'aujourd'hui est loin d'être parfait, il tend néanmoins à progresser dans sa globalité. Par exemple, les guerres sont de moins en moins nombreuses et meurtrières, l'esclavage est devenu inacceptable, la torture et la peine de mort tendent à reculer, la santé tend à s'améliorer, le trou de la couche d'ozone est en train de se résorber, le niveau d'éducation augmente, etc...

Cela dit, tous ces progrès ne se font pas de façon linéaire et l'on peut parfois assister à certaines périodes de régression, comme c'est le cas actuellement avec la montée du terrorisme, par exemple. Mais si l'on regarde l'évolution de l'humanité de façon objective et sur une longue période, on est bien obligé d'admettre que la situation réelle n'est pas si désespérée et que les sociétés, plutôt que de régresser, ont au contraire tendance à progresser. Aussi, certains analystes emploient désormais le terme optiréalisme pour qualifier cette vision à la fois optimiste et réaliste, qui va à l'encontre des discours alarmistes.


Mais pourquoi avons-nous l'impression que le monde court à la catastrophe?

Plusieurs facteurs contribuent à développer le sentiment que le monde va de plus en plus mal:

  • La lenteur des progrès: les progrès se font lentement. Il s'agit là d'une évolution et non d'une révolution. Par conséquent, ils sont moins visibles que les catastrophes ponctuelles et passent donc inaperçus la plupart du temps.
  • La tendance au pessimisme: les informations négatives interpellent davantage que les nouvelles joyeuses (sans doute pour nous préparer à mieux appréhender le danger), et restent donc mieux en mémoire.
  • L'autoritarisme et la volonté de faire peur: les politiques autoritaires ont tendance à jouer sur la peur des citoyens pour consolider leur pouvoir. De fait, elles cherchent à mettre en avant les discours catastrophistes.
  • Les mauvaises nouvelles font vendre: les médias et la presse en général captent davantage de lecteurs et augmentent leur audimat avec des nouvelles angoissantes. C'est pourquoi ils ont tendance à se concentrer (consciemment ou non) sur ce type d'informations.

Par ailleurs, même si certains pensent sincèrement qu'alerter le public en diffusant des mauvaises nouvelles permet de mobiliser un maximum de personnes, ce n'est pas forcément la meilleure solution. Au contraire, cela risque d'en décourager plus d'un. Par exemple, des études ont montré que les dons obtenus en faveur de l'Afrique sont plus important en présentant un enfant africain souriant et en bonne santé plutôt qu'un enfant décharné. Ainsi, jouer sur les émotions négatives pour interpeller n'est pas forcément le bon choix.


Inspiré des travaux de Christophe André, de Jacques Lecomte, de Steven Pinker et de Roy Baumeister.

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