La violence répétée et ses conséquences

Les personnes ayant subies des violences répétées, qu'elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, rencontrent généralement de grandes difficultés psychologiques, notamment lorsqu'elles ont été maltraitées durant leur enfance. Et ces cas ne sont pas si rares... En effet, dans les pays riches, ils représentent 10% des enfants. En outre, on estime que 20% des femmes et 8% des hommes sont victimes de violences sexuelles.


Quelles sont les répercussions psychiques des violences répétées?

Le schéma classique des violences répétées se caractérise par une emprise psychologique qui transforme l'individu maltraité en une chose soumise. Aussi, ce processus altère gravement la structure identitaire et narcissique de la victime. En effet, celle-ci perd toute confiance en elle-même, mais également aux personnes ou aux autorités susceptibles de la protéger et de l'aider (les autorités judiciaires, les travailleurs sociaux, le personnel soignant, etc...).

L'amygdale cérébrale des personnes ayant subi des violences répétées tend à se déconnecter du cortex cérébral, ce qui provoque une anesthésie émotionnelle.En outre, les personnes victimes de violence répétées, ont tendance à développer un syndrome de déconnexion psychique, c'est-à-dire que lorsqu'elles sont débordées par des émotions trop violentes, elles se coupent de leurs émotions, ce qui provoque une sorte d'anesthésie psychique.
Plus précisément, suite à un ou plusieurs événements traumatiques, l'amygdale cérébrale, impliquée dans la gestion des émotions, déclenche une réaction neurobiologique qui a pour effet de déconnecter la région cérébrale qui traite les émotions, de la région du cerveau qui permet d'analyser et de contextualiser les événements.


Ce syndrome de déconnexion psychique a-t-il des conséquences sur le comportement de l'individu?

Cette déconnexion psychique favorise l'adoption de comportements dit dissociants, c'est-à-dire de comportements visant à obtenir une anesthésie émotionnelle. Il s'agit, par exemple, de conduites ordaliques ou addictives, de troubles des conduites alimentaires, de conduites sexuelles risquées, de délinquance, d'achats compulsifs, de jeux d'argent, etc...

Ces comportements, qui paraissent a priori absurdes, sont généralement mal compris par l'entourage de ces personnes, mais aussi, par les personnels de santé et les autorités judiciaires, d'autant ces personnes dissociantes présentent de grandes difficultés à gérer leurs émotions, et donc, ont tendance à se montrer coléreuses et impulsives. De fait, elles déclenchent souvent des réactions de rejet, ce qui aggrave encore un peu plus leur cas.
Sans compter que les victimes de maltraitance risquent également de répéter ou de subir ce type de situation traumatique, et ainsi de perpétuer la violence, parfois dans une dynamique transgénérationnelle.

C'est pourquoi il est important de trouver un moyen de signaler de façon plus efficace ces violences aux autorités, afin de déjouer l'incapacité des victimes à appeler à l'aide.


Inspiré des travaux de Gérard Lopez, d'Isabelle Saillot et de Vincent Felitti.

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