La neuroimagerie au service des campagnes de prévention

Pour s'assurer qu'une campagne de sensibilisation sera efficace, la neuroprévention s'avère très efficace.Il est parfois difficile de sensibiliser un public particulier aux risques sanitaires ou aux accidents auxquels il s'expose. Aussi, certaines campagnes de prévention s'avèrent peu efficaces, car elles ne sont pas suffisamment adaptées à l'âge, la culture, la connaissance, etc... de la population visée. Par exemple, la recrudescence des accidents chez les jeunes laisse penser que les messages de prévention des risques d'accidents ne sont pas suffisamment adaptés à cette population.

Ainsi, pour qu'une campagne soit efficace, il nécessaire, d'une part, de comprendre comment le public en question (en l'occurrence les jeunes) évalue le risque, et d'autre part, de mesurer précisément l'impact des messages de prévention en amont de leur diffusion, afin de ne présenter au grand public que les clips percutants.


Alors, comment les jeunes évaluent-ils le risque?

Des études ont déjà révélé que le cerveau des adolescents face à une décision impliquant un risque élevé présente une activité particulière qui peuvent les inciter à se mettre en danger. En outre, une recherche plus récente montre que les adolescents ont du mal à détecter ou décrypter certains messages émotionnels que leur envoie leur corps dans une situation critique.

Mais à ces facteurs biologiques, il faut ajouter un facteur social tout aussi important: l'influence des pairs, ainsi que les réseaux sociaux qui relayent des vidéos toujours plus sensationnelles, incitant les jeunes à aller encore plus loin dans leurs pratiques sportives ou plus généralement dans leur prises de risques.


Quel mode de prévention adapter et comment tester son efficacité?

Le type de prévention qui semble le plus adapté, en tout cas chez les jeunes, est celui de l'exemplarité. Plus précisément, l'encadrement par des référents, que ce soit des guides, des "grands frères" ou toutes autres personnes ayant une légitimité chez les jeunes, apparaît comme la démarche la plus efficace pour lutter contre la prise de risque et éviter ainsi les accidents.

Par ailleurs, il existe désormais un excellent moyen de tester l'efficacité d'une campagne de prévention. Il s'agit de la neuroprévention. Cette méthode consiste à utiliser l'imagerie cérébrale pour observer la réaction du cerveau face à des images ou des messages de prévention. Cette technique a déjà été expérimentée pour tester l'efficacité d'une campagne antitabac et s'est avérée très perspicace. Plus précisément, l'analyse de l'activité cérébrale des fumeurs à qui l'on présente des messages de prévention et de sensibilisation révèle que les messages qui ont le plus d'impact activent fortement une zone du cerveau: le cortex préfrontal ventromédian. Ainsi, plus une annonce est percutante, plus cette région cérébrale s'active.

La neuroprévention pourrait donc s'avérer très utile pour sélectionner les messages de sensibilisation efficaces et ainsi éviter des campagnes de prévention qui ne toucheront pas leur cible, les rendant alors aussi coûteuses qu'inutiles.


Inspiré des travaux de Véronique Reynier, de Jessica Cohen, de Quentin Verneau et d'Emily Falk.

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