Avoir le rythme dans la peau...

Même si le sens du rythme musical est inné, il est également grandement influencé par notre environnement.On dit souvent que la musique est universelle. De fait, il est tentant d'en conclure que le sens du rythme est inné. Et comme preuve toujours amusante, il suffit de faire écouter de la musique à des bébés et de les voir alors bouger la tête et se dandiner spontanément.

En effet, dès l'âge de 5 mois, les nourrissons bougent en rythme dès qu'ils entendent de la musique, et ce, sans qu'on ne les y encourage, et sans qu'ils aient forcément été exposés à de la musique au cours de leurs premiers mois.


Le sens du rythme serait donc gravé dans nos gènes?

Tout d'abord, il est important de préciser que si nous associons la musique aux mouvements rythmiques, c'est parce que tout son provient d'un geste (par exemple, frapper sur un tambour, claquer des doigts, taper du pied, frapper des mains, etc...).
Aussi, ce sont les connexions entre certaines zones de notre cerveau qui rendent possible cette association entre le rythme et le geste. Il s'agit notamment des aires de l'audition et du mouvement.

Ainsi, lorsque nous écoutons de la musique, les connexions entre ces aires cérébrales créent une sorte de fusion entre le rythme et le mouvement, et c'est cette fusion qui nous incite à bouger en rythme, ou en d'autres termes, à danser.


Alors pourquoi certains ont un sens du rythme plus affûté que d'autres?

Si le sens du rythme semble, de toute évidence, résulter d'une prédisposition génétique, cette capacité est également influencée par notre environnement (culturel, familial, etc...). Voici deux influences notables:

  • L'influence culturelle: on peut noter des différences dans la perception du rythme entre, par exemple, les Européens et les Africains. En effet, en occident, les mélodies sont surtout crées à partir de notes aiguës et medium. Au contraire, en Afrique, il s'agit le plus souvent d'une superposition de rythmes binaires et ternaires développés à partir de notes graves. Ainsi, les Africains tendent à être plus sensibles à ce type de musique.
    De fait, grâce à la plasticité cérébrale, le cerveau musical se développe et se spécialise en fonction de la culture dans laquelle on évolue.

  • L'influence familiale et scolaire: il joue également un rôle important dans le développement et la compréhension du sens du rythme. Par exemple, la comptine peut influencer le développement de cette capacité. En effet, chanter en faisant participer son corps aide l'enfant à interpréter les paroles et l'expression des émotions grâce aux gestes qu'il exécute et au rythme avec lequel il les exécute.
    Cela renforce les connexions neuronales entre les différentes aires sollicitées.

Ainsi, le rythme est vécu et ressenti différemment selon les sociétés. De plus, l'environnement dans lequel on évolue et la place que l'on accorde à la musique dans la vie quotidienne influencent grandement le développement de ce sens.


Inspiré des travaux de Marcel Zentner, de Robert Zatorre et de Karine Michon.

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