Faire plusieurs choses à la fois... est-ce efficace?

Le multitâche n'est pas efficace, contrairement à ce que peuvent penser certaines personnes qui le pratique.A l'heure du smartphone, d'internet, de la compétitivité professionnelle, etc... nous sommes sans cesse sollicités et amenés à réaliser plusieurs tâches en même temps.
Si pour beaucoup, fonctionner en multitâche est une contrainte, d'autres se sentent à l'aise et supposent même que leur habileté à fonctionner ainsi est supérieure à la moyenne.


Qu'en est-il réellement? Le multitâche est-il perturbant ou peut-il être réellement efficace?

De nombreuses études ont été menées afin de répondre à cette question. Et les résultats sont sans appel: réaliser plusieurs tâches en même temps altère nos performances, même lorsqu'on pense le contraire (parce qu'on a l'habitude, parce qu'on s'en sent capable, etc...).

En effet, notre attention est limitée en capacité, et faire plusieurs choses à la fois (par exemple, conduire et répondre au téléphone) nécessite de répartir notre attention à chacune des tâches. En somme, pour attribuer de l'attention à une activité (par exemple, la conversation téléphonique), nous devons en retirer à l'autre (par exemple, la conduite automobile). Ainsi, en situation de multitâche, notre concentration sur une tâche n'est jamais complète et surtout, risque d'être insuffisante.

Et ce phénomène s'applique même pour des actes aussi simples que celui de marcher ou même mâcher un chewing-gum. En effet, de tels gestes sont perturbés lorsqu'ils sont combinés à une autre tâche plus complexe comme, par exemple, composer un SMS.


Y-a-t-il tout de même des exceptions?

Eh oui, il semblerait qu'une infime minorité de la population soit particulièrement efficace pour le multitâche. Ces individus représentent certainement moins de 3% de la population.
Aussi, l'activité cérébrale de ces experts du multitâche au cours d'épreuves complexes est inférieure à celle du reste de la population. Cela se traduit par une demande en ressources cognitives moins importante chez ces champions du multitâche.

Des études scientifiques sont en cours pour tenter de mieux comprendre leur fonctionnement. Pour l'instant, deux pistes principales sont explorées:

  • Une piste cérébrale: le cortex préfrontal frontopolaire de ces individus serait plus étendu et davantage connecté.
  • Une piste génétique: ces personnes disposeraient de variants d'un gène (le gène de la catéchol-o-méthyl-transférase) qui favoriserait la signalisation dopaminergique dans les régions cérébrales impliquées dans le multitâche.

Si pour ces personnes, réaliser plusieurs activités à la fois ne leur pose effectivement aucun problème, pour les autres, mieux vaut se centrer sur une chose à la fois et planifier les différentes tâches à accomplir en alternant les activités qui demandent beaucoup de concentration avec d'autres qui en demandent moins.


Inspiré des travaux de David Strayer et Jason Watson.

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