Les bienfaits de l'expression verbale
Bien que nous n'en soyons pas toujours conscients, les mots impactent profondément notre vie émotionnelle et intellectuelle. Et ce pouvoir des mots, Sigmund Freud fut l'un des premiers à l'utiliser à des fins thérapeutiques. En effet, la psychanalyse (ou thérapie par la parole), hormis l'interprétation subjective qui l'accompagne, a eu le mérite de révéler et de mettre en avant la puissance de l'expression verbale sur notre fonctionnement psychique.
D'ailleurs, la parole n'est pas la seule forme d'expression qui influence notre état mental: l'expression écrite et même la lecture s'avèrent également bénéfique.
Comment l'expression orale agit-elle sur notre bien-être?
Le fait de verbaliser son ressenti émotionnel permet d'une part, d'identifier de façon précise ses émotions en mettant des mots sur celles-ci, et d'autre part, de reprendre un certain contrôle sur ses états d'âme. Par exemple, parler de ses angoisses, nommer et décrire les émotions qui leurs sont associées, va agir sur deux régions cérébrales particulières:
- L'amygdale et les régions voisines: c'est le centre des émotions. Le fait de décrire ses émotions, en l'occurrence en situation de danger réel ou seulement ressentit (dans le cas d'une phobie, par exemple), diminue l'activité de cette région du cerveau.
- le cortex préfrontal: c'est le siège du contrôle émotionnel. Son activité augmente lors de la verbalisation des affects (de peur, en l'occurrence).
Cette activité cérébrale aide alors à mieux comprendre et affronter ses difficultés émotionnelles.
En est-il de même pour l'expression écrite?
Oui, écrire peut également soigner. Plus précisément, des études montrent qu'écrire plusieurs jours de suite sur une expérience douloureuse, voire traumatisante, que l'on a vécu, améliore nettement le bien-être émotionnel, notamment lorsque les états d'âmes y sont détaillés et approfondis.
Ainsi, le fait de mettre de mots sur des émotions et de les ordonner permet en quelque sorte de clarifier ses ressentis et de réorganiser sa vie psychique pour la considérer alors avec plus d'objectivité. Un récit neutre, sans émotions, a donc peu de portée.
Enfin, en ce qui concerne la lecture, elle aide surtout à développer la capacité à adopter de nouveaux points de vue; capacité indispensable à la résolution de problèmes. En outre, la lecture de romans ou de récit favorise le développement de l'empathie, c'est-à-dire la capacité à se mettre à la place d'autrui. La lecture joue donc également un rôle essentielle dans le lien social.
Inspiré des travaux de Matthew Lieberman et de Christophe André.