Quand la tête est privée de son corps...

Ce n'est que depuis 1981 que la peine de mort est abolie. Jusqu'alors, trancher la tête d'un condamné était légal. C'était d'ailleurs, depuis 1791, le seul mode d'exécution autorisé. En effet, la décapitation, par guillotine en l’occurrence, était considérée comme une mise à mort rapide et sans douleur.
Pourtant, de nombreuses anecdotes font état de signes de conscience sur le visage des victimes décapitées par des expressions de douleur, de peur, ou par des clignements d'yeux; et ce pendant plusieurs secondes, voire une demi-minute après l'exécution.


La conscience subsisterait donc quelques instants après une décapitation?

Pour répondre à cette question, des scientifiques ont mené des études. Et les résultats montrent qu'effectivement, l'état de conscience d'une tête séparée de son corps tend à s'éteindre progressivement et non instantanément.
Plus précisément, ces chercheurs ont enregistré les ondes électriques du cerveau de rats sacrifiés pour examiner les effet de la décapitation. Ils se sont surtout intéressés aux ondes dîtes de conscience. Ces ondes, dont la fréquence est comprise entre 13 et 100 oscillations par seconde, traduisent une activité cognitive chez l'animal.

Le cerveau d'une tête décapitée reste en activité complète durant 4 secondes, puis s'éteint progressivement durant les 50 secondes suivantes.Ainsi, ces neuroscientifiques ont pu constater que ces ondes de conscience restent nettement visibles pendant 4 secondes environ, puis disparaissent progressivement au bout de 17 secondes.


Les condamnés seraient donc conscients encore 17 secondes après leur décapitation?

A vrai dire, il semblerait que la conscience ne se prolonge pas au-delà de 4 secondes (en tout cas chez le rat). En effet, après ces quatre premières secondes, le signal électroencéphalographique s'estompe. Il évoque davantage celui d'un animal endormi. De fait, le cerveau entre probablement dans un état second de torpeur.
Une chose est sûre, c'est qu'au-delà de 17 secondes, aucune conscience n'est possible.
Enfin, au bout de 50 secondes, survient une onde de basse fréquence assez intense. Elle signifie la mort cellulaire définitive.

Ainsi, après une décapitation, le cerveau semble bien survivre encore quelques secondes, voire quelques dizaines de secondes chez l'homme, si l'on en croit les témoignages relatant des signes de conscience de condamnés tout juste guillotinés.


Inspiré des travaux de Clementina Van Rijn, Hans Krijnen, Saskia Menting-Hermeling, Anton Coenen et Georges Chapouthier.

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