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Quand la tête est privée de son corps...


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delphine thomas (119 posts)
Inscrit le 27/09/2012

Posté le 10/07/2013 à 15h48


Pour compléter l'article, voici quelques témoignages tirés des archives nationales. Ils évoquent des signes de conscience de personnes décapitées. Ces anecdotes ne restent cependant que des témoignages et ne peuvent pas être considérées comme des faits scientifiquement prouvés. Aussi, ces observations sont rapportées par un Docteur nommé Séguret, en 1793:

 

« Deux têtes coupées ayant été exposées aux rayons du soleil, les paupières qu'on avait soulevées se refermèrent avec une vivacité brusque et toute la face en avait pris une expression de souffrance. Une de ces têtes, avait la bouche ouverte et la langue en sortait; un élève en chirurgie s'avisa de la piquer avec la pointe d'une lancette, elle se retira, et tous les traits du visage indiquèrent une sensation douloureuse. »

« Un autre guillotiné, qui était un assassin nommé Térier, fut soumis à des expériences analogues, et plus d'un quart d'heure après sa décollation, si ce n'est la mort, sa tête séparée du tronc tournait encore les yeux du côté par où on l'appelait. »

« Le père Guillou m'a dit qu'il avait su directement par le vieux Sanson avec lequel il avait tous les ans des rapports de conscience, que la tête d'un conventionnel et prêtre jureur, appelé Gardien, avait mordu (dans le même sac de peau) la tête d'un autre girondin, nommé Lacaze et que c'était avec tant de force et d'acharnement qu'il fut impossible de les séparer. »

 

Alors ça paraît difficile à croire ! 😲 Mais bon...

On peut également évoquer la décapitation d'un assistant d'Antoine Lavoisier: le condamné aurait, à la demande du scientifique, cligné des yeux une fois guillotiné.

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delphine thomas (119 posts)
Inscrit le 27/09/2012

Posté le 16/07/2013 à 14h20


D'autres expériences plus "scientifiques" font également état d'une continuation de la conscience après décapitation. Par exemple, le Docteur Dassy de Lignères raconte dans Le Matin, paru le 3 Mars 1907, comment, avec l'assistance du Professeur Sappey, il a tenté de réanimer une tête décapitée par transfusion sanguine:

 

« Je voulais essayer de prouver que, dans une tête séparée du tronc, la conscience n'est que suspendue, comme dans la syncope, et qu'elle peut s'y manifester de nouveau si la tête est replacée dans les conditions physiologiques où elle se trouvait avant la décollation, c'est-à-dire si du sang artériel lui est restitué.

J'envoyai, avec un bon, demander un chien à la fourrière. On m'amena un vigoureux mâle dont, après examen, je reconnus la robustesse et la jeunesse. C'était bien là le sang pur et vigoureux dont j'avais besoin. [...]

Les choses étant ainsi disposées, en présence du professeur Sappey et du garçon de laboratoire, je pris dans mes mains la tête du supplicié. Je constatai que la section faite par le couteau de la guillotine portait sur le tronc des deux carotides primitives, à deux centimètres environ au-dessous de leur bifurcation. Les vaisseaux carotidiens s'étaient fortement rétractés cependant, en saisissant les carotides primitives à l'aide d'une pince, je pus les ramener au niveau de la section. Je fermai par une ligature le tronc de l'artère carotide gauche et adaptai au tronc de la carotide primitive droite une canule sur laquelle je liai le vaisseau. A cette canule, je fis aboutir l'extrémité d'un tube en caoutchouc, lequel se trouvait adapté par avance à la canule à robinet fixée dans le bout central de l'artère carotide gauche du chien.

Pour prévenir les fusions trop abondantes de sang par les différentes branches vasculaires comprises dans la section cervicale, branches qu'il était impossible d'apercevoir, je recouvris la presque totalité de la surface de la plaie avec des lambeaux d'amadou.

Alors, j'ouvre le robinet: Le sang artériel du chien se précipite à travers les tubes conducteurs et pénètre, à plein canal, dans les carotides droites de la tête du supplicié. Le sang injecté se répand dans tout le réseau vasculaire de la tête et, à ce moment, le spectacle devient vraiment grand et terrible.

Dans le profond silence des souffles retenus, anxieusement penché, presque face à face avec la tête du décapité, je cherche à y surprendre l'éclair d'une manifestation psychique, tandis que le garçon de laboratoire éponge les fusées sanglantes et que le professeur Sappey, quelque peu impatient de procéder à ses chères investigations anatomiques, domine la scène de sa haute taille.

Dès le premier jet de sang artériel, la soudaine impulsion du cœur, la face du décapité a rougi, surtout du côté droit qui était sain, car le côté gauche présentait une cicatrice vasculaire. Les lèvres se colorent et se tuméfient sensiblement. Les traits se dessinent et se précisent; toute la physionomie s'éclaire. Ce n'est plus le masque livide et flasque de tout à l'heure; cette tête va parler, car elle vient de s'animer sous les battements d'un cœur.

Et alors, je vis bien nettement, pendant l'espace de deux secondes (la décapitation avait trois heures et demie de date), je vis les lèvres s'agiter, comme pour un balbutiement, les paupières clignoter et faire effort pour s'ouvrir; je vis la face revivifiée dans une expression générale de réveil et d'étonnement. J'affirme que, pendant ces deux secondes le cerveau a pensé!... »


Ça fait quand même penser à Frankenstein 😃... Le Docteur Dassy de Lignères précise aussi, dans son récit, qu'il a tenu à ne pas maltraiter le chien durant l'expérience. Il l'a d'ailleurs adopté et en a pris soin par la suite.

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delphine thomas (119 posts)
Inscrit le 27/09/2012

Posté le 22/07/2013 à 15h32


Il y a aussi eu des études expérimentales sur les effets d'une décapitation au niveau de la tête et du tronc. Il s'agit cette fois de recherches tout à fait scientifiques, et qui ont même fait l'objet d'une thèse de la Faculté de médecine à Paris. Ce sont les travaux de Paul Loye (1886).

Bien que ces études datent un peu et aient été réalisées chez le chien (à l'époque c'était autorisé... 😞), elles restent tout de même intéressantes. Voici le lien du compte rendu de sa thèse, publié en 1888 dans la Revue scientifique:

https://carnets2psycho.net/theorie/classique275.html

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