Discussion sur :
La personnalité évitante : un défaut d'estime de soi


Cette discussion contient 25 messages.

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avatar de delphine thomas

delphine thomas (119 posts)
Inscrit le 27/09/2012

Posté le 29/04/2013 à 21h49


@cosworth: A vrai dire, je ne parviens pas à vous cerner complètement en raison des paradoxes qui ressortent de vos explications. Par exemple, vous affirmez être égoïste, mais en même temps, vous ne supportez pas votre côté égoïste et manipulateur et vous vous jugez sévèrement. Or si vous étiez complètement égoïste, vous justifieriez votre égoïsme, vous le supporteriez très bien et vous auriez bonne conscience.

En somme, contrairement à de nombreuses personnes, vous avez conscience de vos défauts (mais aussi de ceux des autres). Cette lucidité par rapport à vous-même est pourtant une grande qualité, d'autant que vous aimeriez corriger vos faiblesses. Cependant, même en tentant de vous améliorer, vous aurez de toute façon, toujours des tendances égoïstes, manipulatrices, etc... car c'est dans la nature même de l'Homme (cf. "L'Homme est un loup pour l'homme"). En se socialisant, l'être humain a dû inhiber certains comportements inappropriés, trop égoïstes, impulsifs, etc... et adopter des comportements prosociaux plus complexes pour parvenir à ses fins. Mais cette part d'égoïsme, bien que moins patente, est toujours présente (car vraisemblablement nécessaire, dans une certaine mesure). Cependant, nous n'avons pas que des défauts non plus. Par exemple, nous sommes aussi dotés d'humour, d'empathie... C'est une grande qualité qui cimente les relations humaines.

Vous dites que vous êtes utopiste. C'est certainement vrai. Vous êtes également idéaliste, et c'est bien là le problème... Car même en vous battant contre vous (pour reprendre vos termes), il subsistera toujours des faiblesses. Acceptez-le, dîtes-vous que ce n'est pas le fait d'avoir des défauts qui compte, mais c'est l'intention d'essayer de les corriger 😉. Je ne pense pas que vous soyez un imposteur, mais comme tout le monde vous avez des défauts que vous évitez d'afficher pour ne pas nuire à votre adaptation sociale (c'est presque de l'ordre de la politesse). Soyez moins exigeant avec vous-même et avec les autres. Cela vous apaisera...

 

@Katz: Votre volonté de partager des témoignages sur le trouble de la personnalité évitante est effectivement une très bonne démarche. J'espère que d'autres personnes communiqueront leurs expériences.

avatar de petitcha

petitcha (3 posts)
Inscrit le 11/08/2013

Posté le 11/08/2013 à 05h57


Bonjour,

J'ai découvert ces "discussions" hier ainsi que le profil de la personnalité "évitante". J'ai lu attentivement quelques-un de vos témoignages...et me reconnais je dois dire dans bien des cris que vous poussez.

J'ai 34 ans. Je croyais avoir réussi petit à petit, en 15 ans environ, grâce à quelques bonnes rencontres et quelques "réussites, à me guérir d'une confiance en moi au degré zéro depuis l'enfance. Même si à intervalles réguliers, je ressens que la blessure est toujours béante, me rattrappe dans des situations typiques, me sabote dès que possible. Aujourd'hui quelque chose remonte, empire et me dévaste, m'entraîne dans un trou noir, aux courants sans cesse plus vicieux. Mes idées sont obscures, le découragement pour l'avenir me consume, le vide en moi est palpable, je n'ai plus envie de bouger ni de voir qui que ce soit, mais de rester juste seule chez moi. J'annule ou fuis de plus en plus d'activités, de sorties; je ne propose quasi plus rien. Je n'ose me lancer dans rien alors que plein de choses m'attirent. J'évite tout, reporte tout, m'éclipse de tout, ignore les messages - je me replie par peur, par paresse, par ennui ou par "besoin viscéral d'avoir du temps et de l'espace pour moi". Et je me sens plus nulle que jamais. Nulle quand je vois que je n'exploite pas du tout "ce temps pour moi", quand je me retourne sur chemin parcouru, quand je vois où je suis et où je reste, quand je fais le bilan des amitiés et des relations constamment sabotées; des gens qui s'éloignent, des intimités qui se ferment, des activités sans cesse avortées, de tous ces mauvais choix. Longtemps que cela n'avait pas été à ce point-là...dans la durée.

Et pourtant, optimiste, ouverte, de bonne humeur, pleine d'allant et d'énergie communicative, de spontanéité, d'initiatives, de chaleur humaine, de conversation: c'est comme ça que tout le monde me voit. Enfin, ces derniers temps ou cette dernière année peut-être, quelques personnes commencent à ne plus être dupes. Ou simplement je n'arrive plus à masquer ce qui est revenu s'emparer de moi.

La petite fille puis l'adolescente timide maladive et silencieuse à lunettes avait pourtant su faire place à une jeune femme indépendante, quasi bien dans sa peau, sa voix et ses fringues, qui sait les qualités, les compétences, les défauts qu'elle a, qui plaît (ou déplaît, mais en tout cas indiffère rarement), qui a finalement un diplôme en poche, un copain, un appart et un boulot.

Mais aujourd'hui, c'est la petite fille malheureuse qui m'habite, et qui ploie sans casser sous les balles assassines tirées par sa maman pendant 20 ans (et aussi une longue période par son frère): nulle, moche, grosse, conne, connasse, à la voix de crécelle, laidron, bonne à rien, summum de la nullité, sale petite gueule, horrible sale gueule, sale petite chose, grosse vache, qui fait honte, à cause de qui ses parents se disputent tout le temps, qui se fait "baiser par son père", qui est maquillée comme une pute, qu'on préfererait qu'elle n'ait jamais existé, qui (dont la naissance) n'a jamais été désirée, que personne ne voudrait comme fille, "le brouillon" avant le produit fini (=le frère), qui n'arrivera jamais à rien [...]

Et pourtant, ma mère me dit même qu'elle est fière de moi aujourd'hui...

avatar de delphine thomas

delphine thomas (119 posts)
Inscrit le 27/09/2012

Posté le 11/08/2013 à 17h21


Bonjour petitcha et bienvenue sur le forum! 😃

Merci pour votre témoignage qui fera certainement plaisir à Katz (et à bien d'autres). En effet, cela fait toujours du bien d'échanger avec des personnes qui connaissent les mêmes souffrances, on se sent mieux compris(e).

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petitcha (3 posts)
Inscrit le 11/08/2013

Posté le 11/08/2013 à 19h24


Merci Delphine de votre réponse...à mon e-mail posté pendant une nuit de plus "très prise de tête" sur moi-même et mes "vallées obscures"!

Retrouvez-vous à première vue un profil "évitant" à ma personnalité (même si je me suis battue et ai vaincu certains de mes démons en 15 ans)??

avatar de petitcha

petitcha (3 posts)
Inscrit le 11/08/2013

Posté le 11/08/2013 à 19h53


Je serais aussi intéressée d'entendre Katz si elle est toujours sur le forum :-)

Savoir comment elle évolue depuis avril de cette année et peut-être aussi si elle sait d'où viennent ses blocages (enfance?)...

Sachez que je me suis retrouvée point pour point dans ce que vous avez dit de vous: "comprendre pourquoi je ne parvenais jamais à aboutir dans ce que j'entreprenais; pourquoi je ne parvenias jamais à établir des contacts et des véritables  relations; pourquoi j'étais tout le temps dans le fuite, dans les rêves et pourquoi j'avais tellement de difficulté à gérer  le "rejet", les critiques, les problèmes avec les autres ..."

avatar de delphine thomas

delphine thomas (119 posts)
Inscrit le 27/09/2012

Posté le 12/08/2013 à 11h48


A première vue, vous présentez effectivement pas mal de caractéristiques de la personnalité évitante. Cependant, il semble que ce soit plus le côté "manque de confiance en soi" que le côté "crainte du jugement des autres" qui se soit développé, ou en tout cas qui se manifeste davantage, même si les deux sont très liés...

Toujours est-il que vous vous êtes battue jusqu'à présent pour lutter contre certaines tendances inhibitrices, alors ne baissez pas les bras maintenant, ce serait vraiment dommage. Vous avez actuellement un passage à vide, c'est normal, tout le monde en connaît au moins un dans sa vie. Déjà, le fait de vous exprimer et chercher à partager vos difficultés est une bonne démarche. Alors continuez dans cette direction pour tenter de reprendre courage et confiance en vous!

avatar de virginie

virginie (1 post)
Inscrit le 13/10/2013

Posté le 13/10/2013 à 15h06


Bonjour,

Agée de 24 ans, je suis en pleine réfexion sur moi-même. Un passé douloureux, plusieurs succéssion de traumatismes : un père froid, non communiquant, distant et parfois violant / une mère dépressive depuis toujours et avec laquelle je n'ai jamais eu de rapport. Mes seules souvenirs d'elles demeurent son état dépressif avancé et du dégoût pour cette femme (je sais c'est horrible). Je suis fille unique, très tôt mon père qui avait pour leitmotiv "tu te démerdes" m'a donné ma liberté du moment que je ne lui demandais rien (ni amour, ni argent, etc), du coup j'ai évolué en m'endormant chaque soirs, rêvant à une meilleure vie faite d'amour. J'ai grandi comme ça avec un profond sentiment de solitude et de peur d'être seule. Je suis consciente qu'il y a un problème chez moi depuis longtemps : manque exaserbé de confiance en moi, problème d'ouverture aux autres et particulièrement envers les hommes, peur panique du jugement et de m'exposé en public, retrait, sentiment de ne jamais être à la hauteur, besoin d'avoir un avis des autres pour prendre des décisions...Ne pas avoir véritablement de passion, ni d'intérêt pour les choses.  De plus, j'ai un problème de santé, une maladie génétique rare "charco mary tootn". C'est une déficience des muscles inférieurs qui entraine des problèmes de stabilité du pied, je n'ai pas de releveurs. Cette maladie déforme donc mes pieds, voilà le pire complexe de ma vie : je ne porte pas de talons ni de chaussures ouvertes et tous les occassions qui nécessitent de montrer ces pieds sont pour moi un calvert : piscine, plage, etc. C'est un résumé de mes problèmes...

Chacun à son fardeau de douleurs mais je pense que le mien est énorme. Il n'y a rien de pire que d'avoir été élevée seule, sans amour, ni intérêt pour moi. J'ai 24 ans, ma vie à construire mais je me trouve plus fragile qu'une fillette de 12 ans. J'ai évolué dans un schéma de pensé où règne la peur de l'abandon, la tristesse, le manque de considération, de compréhension, la colère et le dégoût... Je me suis mis dans ma bulle de solitude et de souffrance. J'ai envie de m'en sortir mais 24 ans de fonctionnement comme ça c'est long et j'ai peur de ne pas pouvoir y arriver. Je vois une psy prochainempent mais je m'interroge sur le mal qui me ronge car je deviens plus qu'une érmite, je fuis les gens, je ne sais quoi leur dire même le regard me pose problème, je me sens tellement mal que je préfèrerais me retirer loin sans personne ou mourir. Je me désepère de me voir ainsi. De plus comment en parler autour de moi, oui quelques personnes savent que je suis en dépression mais personne ne sais que ces sentiments là me hantent depuis très longtemps.  Suis-je une évitente ou une schizoîde? Ce qui est sûr c'est que quelques choses s'est brisé en moi et que je suis triste de ne pas pouvoir vivre la vie LA VRAI, celle ou on ne flippe pas de tout, on est est spontanée, ouvert, plein d'énergie...

Je suis triste et paraît inconsolable. Pourtant de l'extérieur les gens ont une image de moi d'une fille joyeuse, délirante, plutôt extravertie : oui il y a bien une partie de moi qui demeure comme ça et qui aurait envie de n'être que comme ça mais mon lot de souffrances et de traumatismes m'ont bloqués. Je suis donc aussi sauvage et solitaire mais j'en souffre ce n'est pas un choix. J'ai peur du rejet et de l'abandon c'est pour cette raison que je reste dans l'ombre, je n'entreprend rien par peur de tout... Pffff ce n'est pas une vie mais je ne sais comment en sortir...

Besoin d'aide, de témoignages....

Merci.

avatar de delphine thomas

delphine thomas (119 posts)
Inscrit le 27/09/2012

Posté le 14/10/2013 à 23h16


Bonsoir Virginie,

Déjà, le fait d'exprimer votre mal-être et d'échanger avec d'autres personnes qui partagent les mêmes difficultés est une première étape, d'autant que votre volonté de surmonter vos blocages et vivre pleinement votre vie apparaît nettement dans votre témoignage.

Par ailleurs, il semble que vous ayez clairement déterminé l'origine de votre crainte d'être abandonnée et de vos souffrances. En effet, les relations, ou plutôt l'absence de relations affectives avec vos parents a probablement joué un rôle déterminant. Aussi, vous dites que vous allez consulter une psy prochainement. Cette démarche vous aidera à mieux comprendre et maîtriser les mécanismes de pensée (en d'autres termes, votre façon d'appréhender et d'interpréter les choses) qui vous bloquent et vous empêchent d'être vous-même, et vous permettra de sortir progressivement de votre solitude.

Vous êtes jeune. Dites vous que même si 24 ans de souffrance c'est long, c'est peu à l'échelle d'une vie et que vous avez encore énormément de temps pour en profiter pleinement, d'autant que vous en avez vraiment envie 😉.

Enfin, sur votre interrogation à savoir si vous êtes plutôt évitante ou schizoïde, sans poser de diagnostic mais plutôt une tendance après la lecture de votre récit, je dirais que vous semblez plus proche de la personnalité évitante. En effet, même si vous fuyez les gens, ce n'est pas pour les même raisons qu'une personne schizoïde. Une personne schizoïde est incapable (ou en tout cas éprouve de grandes difficultés) à afficher l'image d'une personne joyeuse et extravertie. Est-ce pour autant que vous êtes sans aucun doute évitante? C'est difficile à dire. J'ai l'impression que votre problème s'ancre davantage dans la peur de l'abandon et la difficulté à s'attacher, que dans le manque de confiance en soi et la peur du jugement; même si pour ces deux cas, le comportement qui en découle est l'évitement.

En tout cas, je vous encourage à poursuivre votre démarche, et même si elle peut prendre un peu de temps, au final, ça en vaut vraiment la peine. J'espère que d'autre personnes partageront votre témoignage et pourquoi pas les étapes de votre évolution vers la libération de vos peurs, de votre tristesse, de votre solitude, etc...

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