La définition de Thérapie


La thérapie brève

Il s'agit d'une psychothérapie volontairement limitée dans le temps. En effet, elle comprend un maximum de 10 à 20 séances.
Le premier a avoir pratiqué des thérapies brèves d'inspiration psychanalytique est Sigmund Freud lui-même. Par la suite, elles ont été pratiquées de façon plus élaborée par Franz Alexander et l'école de Chicago.
Aujourd'hui, c'est la technique de focalisation sur une problématique donnée qui est la plus pratiquée. Les thérapies brèves sont également pratiquées en relaxation et en thérapie familiale.


La thérapie comportementale

Il s'agit d'un ensemble de méthodes psychologiques visant à aider un individu à vaincre des difficultés nées de son propre comportement en apprenant, soit à modifier ce comportement, soit à appréhender différemment les circonstances au cours desquelles il se manifeste et ainsi à agir indirectement sur lui. Dans la mesure où ces méthodes permettent à cet individu de mieux s'intégrer au milieu dans lequel il vit, elles ont une action psychothérapique.
Les thérapies comportementales font appel aux théories de l'apprentissage. En effet, en s'appuyant sur des données expérimentales, elles considèrent que certains comportements sont, soit appris par des processus de conditionnement, soit maintenus par ceux-ci et que, par conséquent, il devrait être possible de les éteindre et, si nécessaire, d'apprendre à les remplacer par d'autres comportements en faisant ainsi appel à un processus de reconditionnement. Aujourd'hui, la thérapie comportementale implique un processus éducatif plus spécifiquement mis en oeuvre par un spécialiste de la santé mentale, qu'il soit médecin ou psychologue, pour aider un patient à résoudre des difficultés relevant de la psychopathologie. Son action psychothérapique minimise, sans la supprimer, la relation transférentielle du fait que le trouble n'a pas à être interprété. Le patient est invité à le décrire, à noter sa fréquence, sa durée, les circonstances dans lesquelles il survient de même que les stimulus qui paraissent le déclencher ou l'entretenir.
Se situant à la suite d'un examen clinique (si celui-ci s'avère nécessaire) où les aspects plus fonctionnels ont pu être explorés en vue de l'indication de prise en charge, cette analyse comportementale, complétée par des questionnaires psychologiques, est indispensable. En effet, c'est par elle que s'amorce un processus thérapeutique dans lequel, par l'intermédiaire de facteurs cognitifs, le malade prendra peu à peu conscience du fait qu'il peut surmonter ses difficultés, par exemple en diminuant le nombre de ses rites, de ses vérifications ou de ses tics. Dans d'autres cas, notamment dans les phobies traitées par désensibilisation ou par immersion, il constatera qu'il lui est possible de s'exposer de son propre chef à des situations dont la valeur anxiogène s'estompe graduellement.
Les techniques utilisées en thérapie comportementale sont nombreuses et diffèrent suivant la formulation du thérapeute et les cadres conceptuels auxquels il se réfère, qu'il s'agisse de ceux du néobehaviorisme, de ceux élaborés par la méthodologie pavlovienne, de ceux que délimite l'apprentissage social, ou encore, de ceux de la psychologie cognitive. Ainsi, de nos jours, avec l'apport de multiples courants psychologiques et par des pratiques très variées, les thérapies comportementales gardent pour objectif de modifier des comportements manifestes, c'est-à-dire observables par autrui. Mais elles concernent également des événements internes, que seul l'individu peut observer en lui-même (par exemple, son discours intérieur ou ses interprétations des faits). Aussi, du fait des courants pluridisciplinaires qui ont influencé les approches comportementales, les indications de celles-ci s'élargissent. Elles ne se limitent pas à la modification du comportement mais s'attachent à aider l'individu soumis à des stress d'origines diverses à résoudre des difficultés qui peuvent relever de la psychiatrie, traduire des problèmes d'adaptation sociale ou se manifester par des troubles somatiques.


La thérapie familiale

Il s'agit d'une psychothérapie collective qui vise à traiter l'ensemble d'une famille où se trouve le patient considéré comme malade. Au lieu d'être centrée sur le cas individuel de celui-ci, l'action thérapeutique s'adresse à tout le groupe familial envisagé habituellement comme un système dont le dysfonctionnement général se traduirait par la psychopathologie particulière d'un ou de plusieurs de ses membres.
Par ailleurs, on peut schématiquement distinguer les thérapies familiales psychanalytiques de celles qui ne le sont pas. Elles recouvrent des théories et des pratiques assez différentes, que seul l'abord de toute la famille unit.


Les thérapies familiales psychanalytiques

Ces thérapies admettent que le patient porteur de symptômes est en fait l'expression de conflits intrafamiliaux. Il est tenu compte en particulier des liens qui existent entre la disposition psychique d'un individu et celle du groupe qui fait pression sur lui, sans qu'il ne cesse pour autant de contribuer à la détermination de ce groupe. De même, une importance primordiale est attachée à l'influence qu'ont les processus d'échanges, le plus souvent inconscients, entre proches parents sur la personne atteinte de troubles mentaux, sur le caractère de ces troubles, sur ces symptômes et leur déroulement. D'ailleurs, Horst-Eberhard souligne que « On constate souvent qu'un individu atteint dans son psychisme ne peut guérir tant qu'un profond désordre marque la vie familiale qui l'entoure ». La maladie mentale peut faire partie du rôle particulier que le reste de la famille attribue inconsciemment à sa victime. Cette dernière peut canaliser une tension générale qui risque de devenir insupportable.
La psychanalyse classique est tout à la fois une théorie rendant compte du fonctionnement de l'appareil intrapsychique et une méthode d'investigation et de thérapeutique des conflits psychiques. Le patient en principe est allongé et se livre à des associations libres tandis que l'analyste, placé derrière lui, interprète le matériel livré en séance (transfert, rêves, résistances, silences, etc...) et facilite la prise de conscience. Les séances ont lieu régulièrement, deux à trois fois par semaine, pendant plusieurs années en général. Seulement, si le patient n'est plus une personne mais la famille tout entière, cela n'est évidemment plus praticable de la sorte.
La famille et le ou les thérapeutes sont assis en cercle et ne peuvent se retrouver plusieurs fois par semaine. D'autre part, ce qui est analysé, ce n'est pas tant les conflits intrapsychiques d'un individu que ceux qui existent entre les différentes personnes. Et si, dans ce type de thérapie, il est tenu compte des conflits d'un membre, c'est avant tout pour la signification qu'ils prennent dans la dynamique familiale. La théorie psychanalytique, qui, classiquement, s'applique au patient isolé, tient compte ici des différents participants. Au cours des séances, les principes psychanalytiques de base sont donc utilisés, compte tenu de ces modifications, et, là encore, on cherche à faire prendre conscience aux analysants des conflits qui les opposent tout en les unissant.


Les thérapies familiales structurales

Ces interventions ont été élaborées essentiellement par Salvador Minuchin et son école à Philadelphie. La famille est reconnue comme étant la matrice de l'identité, permettant à chacun de ses membres de s'individualiser tout en conservant le sentiment d'appartenance au groupe. La famille est considérée comme un système, c'est-à-dire un ensemble qui comprend un aspect structural (c'est l'organisation spatiale) et un aspect fonctionnel (c'est l'organisation temporelle). Minuchin distingue à l'intérieur du système des unités plus réduites qui constituent les sous-systèmes. Chaque individu appartient à différents sous-systèmes. Ainsi, on peut distinguer, par exemple, le sous-système conjugal, parental, fraternel, etc... Les règles de fonctionnement de chaque sous-système ont pour effet de protéger la différenciation du système tout entier.
Ces adaptations inévitables s'exécutent après être passées par des phases transitoires d'indifférenciation et d'anxiété, caractérisant les situations nouvelles. La famille, en tant que groupe humain, se gouverne à travers des règles et fonctionne selon des patterns transactionnels. Les grandes règles proviennent du milieu social environnant et sont adaptées par la famille en fonction de son histoire propre, de ses croyances, de son mythe, etc... D'autres auteurs, tels que Iván Böszörményi-Nagy et Helm Stierlin, ont davantage insisté sur les notions de loyauté, de délégation, de legs, de mérite, de conflits de mission. En quelque sorte, tout se passerait comme si chacun devait rendre compte de ses mérites, présents et passés. Le fait de remplir ou de ne pas remplir les legs se répercute sur l'état du compte des mérites de chaque membre du groupe.
Selon Minuchin, « Au cours de la thérapie, le thérapeute s'affilie à la famille avec l'objectif de changer l'organisation familiale d'une façon telle que le vécu des membres de la famille change. En facilitant l'usage d'autres modalités de transactions entre les membres de la famille, le thérapeute utilise la matrice familiale pour le processus de guérison ». Et, toujours pour cet auteur, « la thérapie familiale structurale est une thérapie d'action. Il s'agit de modifier le présent. La cible d'intervention est le système familial. » L'étude des transactions, des alliances de coalitions doit permettre ensuite d'y apporter des modifications qui, à leur tour, se répercutent sur la structure et le fonctionnement de la famille.


Les thérapies familiales systémiques

Sous leurs formes les plus élaborées, ces abords ont surtout été conceptualisés par Mara Selvini au Centre pour l'étude de la famille de Milan. Ces thérapies se fondent sur un certain nombre de travaux et d'hypothèses. La famille est considérée comme un système autorégulé, c'est-à-dire comme un ensemble d'éléments en interactions, se gouvernant à partir de ses propres règles. Ce groupe naturel, biologique et social, s'organise à travers des essais, des transactions et des rétroactions correctives. Seules les règles permises dans la relation sont maintenues.
Ainsi,chaque groupe, à partir de son histoire et du contexte où il se développe, se forge son propre code. Les règles ainsi conservées se manifesteront alors dans les transactions des membres de la famille entre eux. Ces transactions ont un caractère de communication tant au plan verbal qu'au plan non verbal. Pour une famille donnée, les conduites pathologiques de l'un ou de plusieurs de ses membres peuvent alors être considérées comme des transactions particulières, ne visant qu'à maintenir des règles spécifiques. De fait, identifier puis modifier une règle fondamentale permet d'obtenir une rétrocession de la symptomatologie.
Par ailleurs, chaque élément du système agit sur le système tout en étant à son tour influencé par les communications qui lui arrivent du système. Chaque membre de la famille influence les autres membres et est aussi influencé par eux.
Les principales déductions thérapeutiques proposées par l'école de Milan sont les suivantes:

  • La prescription précoce: elle est la demande que les thérapeutes formulent à la famille, dès la fin de la première séance, pour qu'elle exécute une tâche déterminée avant le second entretien.

  • Les rituels familiaux: ces rituels sont également des tâches mais qui intègrent, et donc laissent paraître, dans les séances ultérieures, des symptômes, des croyances familiales et des règles de fonctionnement du groupe familial. Il s'agit donc d'une prescription de comportement, c'est-à-dire de la prescription d'un langage analogique.

  • La connotation positive: ce principe thérapeutique a commencé à être utilisé par l'école de Milan afin d'accéder à la famille en tant qu'unité systémique. Les thérapeutes, après avoir deviné le jeu, ne l'expliquent pas, ne l'interprètent pas, ne critiquent pas la famille et semblent ne rien vouloir y changer. Ils l'acceptent en se mettant consciemment de son côté, comme gérants de sa poursuite. Cependant, ce faisant, ils annulent secrètement une règle du système. En effet, ils métacommuniquent sur le jeu, ils le mettent à découvert, l'exagèrent pour le rendre finalement acceptable.

Les indication de la thérapie familiale

Les séances, qui incluent le patient et sa famille, se pratiquent une fois par mois en présence d'un ou de deux thérapeutes et parfois d'un superviseur derrière une glace sans tain. Du matériel d'enregistrement vidéo est fréquemment utilisé pour l'étude a posteriori.
Par ailleurs, ces pratiques consomment beaucoup de temps et de soignants. C'est pourquoi elles doivent voir leurs indications judicieusement posées. Il semble, de ce point de vue, qu'il faille retenir particulièrement les cas suivants:

  • Les conduites alcooliques ou toxicophiles.
  • Les affections psychosomatiques (asthme, ulcère gastro-duodénal, etc...).
  • Les schizophrénies à leur début.

Ces thérapeutiques sont centrées sur le comment et non sur le pourquoi. Le passé n'a d'importance que s'il a une incidence directe sur le hic et nunc.
Aussi, un génogramme est reconstitué au fil des séances. Il permet de replacer le patient dans l'histoire de sa famille et d'essayer de saisir les mythes et les croyances qui se véhiculent à travers les différentes générations. En effet, il arrive que les symptômes miment un membre de la famille, mort ou encore en vie.

Autres termes psychologiques :

Connotation positive
Patient
Mythe familial
Gestalt-thérapie
Triangulation

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