La définition de Locomotion

La locomotion désigne une activité motrice rythmique qui assure le transport du corps à une certaine vitesse, dans une direction particulière de l'espace. Elle s'effectue par la répétition d'une série de contractions musculaires agonistes et antagonistes.
La locomotion est assurée selon les espèces par des moyens très divers, tels que la marche, la reptation, le vol, la nage, etc...


La marche chez l'homme

Au cours de sa marche, l'homme enchaîne des mouvements de jambes (ou enjambées). Chaque enjambée, délimitée par deux poses du même pied, de découpe en deux ou phases:

  • Une phase d'appui du pied sur le sol: c'est pendant cette phase que les forces propulsives s'exercent.
  • Une phase de transport de la jambe: elle permet ainsi la progression dans l'espace.
  • Une phase de double appui: les deux pieds sont au sol. Au cours de cette phase, le poids du corps est transféré d'une jambe sur l'autre. Aussi, en situation de course, cette phase de double appui disparaît.

Par ailleurs, si, par rapport aux multipodes, la coordination des mouvements de jambe est particulièrement simple, le maintien de l'équilibre est en revanche beaucoup plus précaire.


L'infrastructure neurobiologique de la locomotion

L'infrastructure neurobiologique de la locomotion est bien connue chez les vertébrés. Aussi, selon les étages des lésions du système nerveux central, on a pu mettre en évidence différents niveaux d'intégration de ce comportement.
Par exemple, un chat dépourvu de cortex conserve une locomotion relativement adaptée à l'environnement: il peut encore en partie traiter les informations visuelles pour éviter les obstacles. Après ablation bilatérale des noyaux caudés (ganglions de la base), il présente un syndrome d'approche convulsive, c'est-à-dire qu'il poursuit tout ce qui retient son attention et semble incapable de s'arrêter. Après section du neuraxe à travers l'hypothalamus, on peut encore observer des épisodes locomoteurs spontanés mais l'animal n'évite plus les obstacles et présente des périodes de progression obstinée. Après une section thoracique basse séparant la moelle épinière du reste du système nerveux central, on observe après quelques jours de récupération (et/ou après injection de drogue) une activité rythmique alternée des pattes arrière, mais néanmoins avec de gros problèmes d'équilibre.


L'accession à la marche autonome chez l'homme

Chez l'être humain, la marche apparaît vers la fin de la première année et est préparée par une suite d'émergences posturales. Aussi, les premières réactions locomotrices sont observables chez le nouveau-né. En effet, quand on tient un nouveau-né en position verticale, la plante de ses pieds reposant sur une surface plane, il avance en déplaçant alternativement ses jambes: c'est le réflexe de la marche automatique. Cette réaction est due, semble-t-il, à des contraintes biomécaniques. On déclenche également un réflexe de pas alternatif en tenant le nouveau-né, couché sur le ventre, sur les paumes des mains jointes et en exerçant avec les mains un mouvement de translation horizontale.
Pour parvenir à la marche autonome, le nourisson doit d'abord élaborer des réactions antigravitaires qui mobilisent successivement différentes parties du corps:

  • Vers 3 mois: la tête. Elle est alors tenue droite, sans soutien.
  • Vers 6 mois: le tronc. Cela lui permet d'adopter la station assise.
  • Vers 9-10 mois: les membres inférieurs. Cela mène à la station debout, puis à la marche vers 13 mois.

En outre, entre 6 et 13 mois, l'enfant passe par des étapes intermédiaires au cours desquelles il expérimente divers modes de déplacement: il peut se déplacer par ondulation du corps sur une surface (reptation), ou en marchant à quatre pattes. Toutes ces formes de déplacement ont en commun de se faire en gardant des points d'appui étendus.
Alors qu'un ordre inéluctable préside au développement postural, tous les enfants n'adoptent pas les mêmes modes de déplacement intermédiaires évoqués ci-dessus.


Les différences entre la marche automatique et la marche autonome

Si l'organisation du pas ne diffère pas sensiblement dans la marche automatique et dans la marche autonome, celles-ci se distinguent l'une de l'autre par bien d'autres caractères. En effet, la marche autonome implique une maîtrise posturale et un équilibre corporel qui résultent des étapes franchies antérieurement, ainsi qu'un ensemble de coordinations sensori-motrices large et complexe. Elle implique notamment la prise en compte du flux optique périphérique qui accompagne le déplacement, la détermination d'une direction dans l'espace, une relative stabilité des objets, telle qu'ils puissent servir d'ancrage au mouvement ou de but à atteindre.


L'influence de la culture et de l'éducation dans l'acquisition de la marche

On s'est interrogé sur la part des cultures et des pratiques éducatives dans cette activité. Dans certaines ethnies africaines, l'âge de la marche se situe autour de 9-10 mois. Des stimulations spécifiques semblent responsables de cette avance.
Par ailleurs, des comparaisons faites par Arnold Gesell sur des couples de jumeaux ont montré que l'expérience de modes de déplacement tels que la reptation n'induisait pas nécessairement une avance de la marche. Aussi, si on a pu vérifier de façon expérimentale qu'un entraînement régulier à la marche automatique, poursuivi jusque vers 4 mois, accélère l'accession à la marche autonome, on ne sait toujours pas quels mécanismes et quels changements sont responsables de cette accélération.

Autres termes psychologiques :

Marche
Cinèse
Moro
Visuo-proprioception
Archaïque

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