La définition de Localisation

La localisation désigne une détermination de la place occupée dans l'espace par un point ou par un objet. La localisation se fait toujours relativement à un système de référence. Les enfants sont très tôt capables de repérer une place à partir de divers systèmes de référence. Cependant, une coordination entre les diverses façons de situer un point dans l'espace n'apparaît guère avant l'âge de 7 ans.


Le repérage directionnel

Le repérage directionnel permet de déterminer la direction dans laquelle se trouve une cible par rapport à l'individu grâce à la mise en oeuvre de différents référentiels:

  • le référentiel oculocentrique,
  • le référentiel orocentrique,
  • le référentiel manuocentrique,
  • le référentiel géocentrique.

Ces référentiels sont mis en oeuvre par l'arrivée de stimulations sensorielles. Ils fonctionnent dès la naissance et gagnent rapidement en précision.


Les locatifs corporels

Le squelette des vertébrés est construit de telle façon que le corps est orienté selon trois polarités grâce auxquelles l'espace proche peut être structuré autour de trois plans orthogonaux:

  • Un plan sagittal médian (ou plan de symétrie céphalo-caudale): il divise l'espace en zones droite et gauche.
  • Un plan frontal: il passe par les deux oreilles, les épaules et les hanches. Il divise l'espace en une zone antérieure et une postérieure.
  • Un plan transversal: il passe par une ligne virtuelle qui joint le centre des deux pupilles. Ainsi, elle sépare le haut du bas chez l'homme.

À partir de 3 ans, les locatifs corporels ont été étudiés par l'intermédiaire du langage, avec des tâches du type « montre-moi où c'est devant le vase », « où est la portière droite de la voiture », « pose la vache derrière la maison ». Le repérage correct du haut et du bas est le plus précoce grâce à la référence absolue que constitue l'attraction terrestre, mais bien des conflits surgissent lorsque l'axe du corps ne coïncide plus avec la verticale physique. Ainsi, certains enfants situent le haut d'un lit vers l'oreiller, là où ils poseront leur tête, alors que d'autres le situent au-dessus du matelas. Jusqu'à 6 ans, les enfants sont rarement cohérents dans leurs réponses successives et prennent pour référent tantôt eux-mêmes et tantôt l'objet selon les situations.


La localisation par l'action

Un nourrisson de 6 mois placé dans une cabine dont les murs droit et gauche sont percés d'une fenêtre, apprend qu'en tournant sa tête vers la fenêtre de droite il y voit apparaître un visage. Aussi, si on fait effectuer au bébé une rotation de 180°, il continue à tourner la tête vers sa droite, donc vers la fenêtre initialement à gauche.
De fait, pour lui, la même place est celle qu'on atteint par le même geste. C'est n'est qu'au-delà de 11 mois qu'un repère singularisant perceptivement la fenêtre correcte est utilisé pour l'identifier.


Le repérage de la place d'un objet parmi d'autres

Ce type de repérage a été étudié à partir de configurations régulières et structurées. La tâche consiste à retrouver sur une configuration la même place que celle qui a été singularisée par un repère sur une configuration identique (par exemple, les fenêtres d'un immeuble, les fleurs d'un jardin, etc...) présentée à côté. Aussi, l'analyse des erreurs a permis de mettre en évidence l'usage de plusieurs systèmes de référence chez des enfants de 3 à 6 ans.


La référence sémantique

Seul un entraînement avec des d'explications peut amener des enfants de 5 ans à abandonner un critère sémantique pour un critère spatial.


La référence structurale

La référence structurale ne peut être mise en évidence chez les jeunes enfants que si la possibilité de référence sémantique est éliminée par l'usage d'éléments tous identiques (par exemple, les fenêtres vides des maisons, les marguerites dans les jardins).
Les références structurales sont d'autant plus utilisées que les structures d'alignement sont des formes fortes, c'est-à-dire que les deux configurations sont proches ou que les alignements comptent plus d'éléments.


La référence ordinale

La place d'un élément est déterminée par son rang (par exemple, le deuxième étage d'une maison). En ce cas, ni l'écartement entre maisons ni le décalage de leurs bases n'ont d'importance.


La référence euclidienne

La place d'un élément est calculée par sa distance relativement au cadre de référence qui inclut chacune des deux configurations. Avant 6 ans, les enfants n'utilisent pas la référence euclidienne. Dès 3 ans et demi, ils disposent des systèmes figuraux et ordinaux de référence, mais le structural est fortement privilégié.
Dans le repérage d'un carreau dans une matrice 7 x 7, la coordination entre le repérage de la ligne et celui de la colonne d'un carreau particulier n'est réussie qu'après 5 ans. Les enfants de 4 ans repèrent en général la place sur un seul axe de référence (ligne ou colonne correcte). Ceux de 5 ans réussissent une localisation correcte sur 2 axes à condition que la disposition des matrices permette de repérer soit la bonne ligne, soit la bonne colonne par usage d'une référence structurale. Seuls les enfants de 6 ans sont capables d'utiliser 2 axes de référence et de coordonner les 2 repérages quelle que soit la position relative des deux matrices.


La localisation auditive

Il s'agit de la détermination par le système auditif de la position dans l'espace de la source d'une émission sonore. La direction et, dans certains cas, la distance de la source peuvent être connues. Cette capacité repose essentiellement sur les propriétés du système binaural (c'est-à-dire la perception du son à l'aide des différences engendrées par le fait qu'elle se produit grâce à deux oreilles). Ce système interprète les différences de temps ainsi que les différences de pression acoustique entre les deux oreilles. Ainsi, le plus petit déplacement angulaire décelable s'observe pour les sources situées en face de l'auditeur.


La localisation cérébrale

Il s'agit de l'hypothèse selon laquelle chaque fonction mentale est localisée dans une région spécifique du système nerveux central. La notion de localisation cérébrale a été introduite par Franz Joseph Gall, et a pris son essor avec Paul Broca lorsque ce dernier a découvert qu'une lésion de la troisième circonvolution frontale entraînait une aphasie.
Aujourd'hui, les données anatomo-physiologiques confirment l'existence de localisations fonctionnelles corticales. toutefois, es données mettent également en évidence des phénomènes de plasticité et de récupération qui rendent le maintien d'un modèle localisateur rigide impossible.

Autres termes psychologiques :

Référentiel
Droite projective
Afférence
Délocalisé
Locatif

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